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Le “Loup de Wall Street” au coeur d’un scandale de détournement de fonds

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Le “Loup de Wall Street” au coeur d’un scandale de détournement de fonds

La réalité n’a rien à envier à un véritable scénario hollywoodien. «Le Loup de Wall Street», film dans lequel Leonardo DiCaprio tient le rôle de Jordan Belfort, trader qui a fait fortune en escroquant ses clients, aurait été financé grâce à un détournement de fonds publics…

Le film , sorti il y a 3 ans, aurait été financé par de l’argent détourné provenant d’un fonds public géré par le Premier ministre malaisien.

Le film est apparu en marge d’une offensive judiciaire américaine lancée mercredi pour récupérer un milliard de dollars d’actifs achetés avec de l’argent détourné d’1MDB, un fonds souverain malaisien.

Plus gros succès commercial de Martin Scorsese, avec 392 millions de dollars de recettes mondiales, «Le Loup de Wall Street» aurait ainsi bénéficié de financements de 100 millions de dollars illégalement détournés via des montages complexes dans les paradis fiscaux, selon les autorités américaines.

«La population malaisienne n’a pas perçu un centime des bénéfices réalisés par ce film. (…) Cet argent est allé dans les poches des parents et associés des responsables corrompus de 1MDB», a déclaré la ministre adjointe de la Justice, Leslie Caldwell, en annonçant la saisie des futures recettes générées par le film.

Au centre des accusations américaines figure Riza Aziz, le beau-fils du Premier ministre malaisien. Riza Aziz a co-fondé en 2010 Red Granite, qui a produit «Le Loup de Wall Street». Le financement du studio proviendrait toutefois d’un détournement de fonds massif portant sur 1,4 milliard de dollars qui avaient été levés pour le compte de 1MDB via des émissions d’obligations en 2012, selon la plainte américaine relayée par l’AFP.

Selon les autorités, une partie de cette somme a été placée sur un compte suisse ouvert au nom d’une société immatriculée dans les Iles Vierges britanniques. Il aurait ensuite été utilisé par Riza Aziz pour acheter de luxueuses propriétés, dont un duplex new-yorkais d’une valeur de 33 millions de dollars, et fonder son studio de cinéma.

«Red Granite Pictures et sa production “Le Loup de Wall Street”, ont été financés avec de l’argent qu’on peut rattacher aux produits des émissions obligataires de 2012», assure la plainte américaine. Selon le Hollywood Reporter, les 100 millions de Red Granite ont été suffisants pour «financer intégralement» le film.

Red Granite, qui affirme coopérer avec les autorités, conteste ces accusations : «A la connaissance de Red Granite, aucune partie du financement reçu il y a quatre ans était illégitime et il n’y a rien dans la plainte déposée aujourd’hui affirmant que Red Granite était au courant du contraire», a assuré le studio dans un communiqué.

Récompensé en 2014 d’un Golden Globe pour son interprétation dans «Le Loup de Wall Street», Leonardo DiCaprio lui-même avait rendu hommage à Red Granite en remerciant l’ensemble de “l’équipe de production”, dont Riza Aziz, pour avoir pris des «risques sur ce film».  L’interprétation de ce dernier lui valut, par ailleurs, une nomination à l’Oscar du Meilleur acteur en 2014.

 

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