Le Paraguay, qui élit son président dimanche, est un pays d’Amérique du sud enclavé, submergé par la corruption et le trafic de drogue, dirigé presque sans discontinuer depuis 1947 par le parti de droite Colorado.

– Contrebande et corruption

Enclavé entre la Bolivie, l’Argentine et le Brésil, ce pays très catholique de près de 7 millions d’habitants et 406.752 km2, aux frontières poreuses, est une plaque tournante pour les trafics, notamment de cannabis et cocaïne, qui y transitent pour atteindre le Brésil, puis l’Europe, provoquant rivalités mafieuses et exécutions.

Le narcotrafiquant le plus recherché du Brésil a ainsi été arrêté fin 2017 au Paraguay et le plus recherché d’Argentine en 2016.

Malgré une politique de lutte contre la corruption endémique, le Paraguay restait classé 135e sur 180 pays en 2017 par Transparency International.

Le pays compte deux langues officielles, l’espagnol et le guarani, la langue des indiens, parlée par 80% de la population.

– Colorado, parti hégémonique

Le parti de droite Colorado domine la vie politique du Paraguay depuis 1947.

C’est avec cette formation politique qu’a gouverné le dictateur Alfredo Stroessner, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 35 ans de 1954 à 1989.

Depuis 1947, seule l’élection de l’ancien évêque Fernando Lugo en 2008 a perturbé l’hégémonie du Parti Colorado. Lugo a été destitué en 2012 par le Sénat qui l’accusait d’avoir “mal rempli ses fonctions”.

En 2013, Horacio Cartes, un des hommes les plus riches du Paraguay, a ramené le Parti Colorado à la tête de l’Etat. Le président sortant a dû abandonner en 2017 un projet controversé pour autoriser sa réélection, qui a déclenché de violentes manifestations.

En vertu de la Constitution de 1992, le président est en effet élu pour cinq ans en un seul tour, sans possibilité de réélection.

Le favori des sondages pour dimanche est le candidat Colorado, Mario Abdo Benitez, fils de l’ancien secrétaire particulier de Stroessner.

– Electricité, soja et stévia

Les principales productions du Paraguay sont le soja, la viande bovine et l’hydroélectricité, qui représentaient 70% de ses exportations en 2016 selon la Banque mondiale.

Le pays dispose de gigantesques barrages sur le fleuve Parana, notamment Itaipu, deuxième barrage hydroélectrique au monde en termes de production.

La stévia, édulcorant naturel sans calories originaire du Paraguay, rencontre aussi un succès à l?exportation et a été déclarée “patrimoine génétique” en 2012.

Ce pays parmi les plus pauvres d’Amérique du Sud a connu au cours de la dernière décennie une croissance annuelle de 4% en moyenne, mais en 2017 plus d’un quart de sa population (26,4%) vivait encore dans la pauvreté, selon l’institut national des statistiques.

Malgré des efforts pour améliorer la collecte de l’impôt, les niveaux d’imposition restent faibles et la qualité des infrastructures et des services publics inadaptée.

Le pays a néanmoins amélioré l’accès à la santé et à l’éducation de base.