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Le parti du Kremlin victorieux de législatives sans opposition anti-Poutine

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Le parti du Kremlin victorieux de législatives sans opposition anti-Poutine
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Le parti Russie Unie de Vladimir Poutine s’orientait dimanche soir vers une victoire aux législatives, un scrutin qui s’est déroulé après la répression et l’exclusion de presque toute opposition anti-Kremlin.

La formation du président Poutine récoltait plus de 39% des voix, selon des résultats portant sur plus de 10% des bureaux de vote annoncés par la Commission électorale. Elle devance les communistes du KPRF (24,67%).

Suivent les nationalistes du LDPR (9,4%), puis un nouveau venu sur la scène politique, le parti des “Nouvelles personnes” (7,7%), et les centristes de Russie juste (6,8%).

Un sondage réalisé à la sortie des bureaux de vote détaillé par la chaîne d’information d’Etat Rossiya-24 place lui Russie Unie à 45,2% devant les communistes à 21%.

– Communistes et “vote intelligent” –

Ces scores gouverneront l’attribution de la moitié des 450 sièges de députés de la Douma, chambre basse du Parlement, les autres étant attribués au scrutin majoritaire. Quelque 108 millions de Russes étaient appelés aux urnes.

Lors des précédentes législatives en 2016, Russie Unie avait obtenu 54,2% des voix et les communistes 13,3%, ces derniers pourraient donc améliorer leur score.

Les partisans de l’opposant Alexeï Navalny, emprisonné depuis son retour en janvier en Russie après un empoisonnement qu’il attribue au Kremlin, avaient été bannis du scrutin après que leur organisation a été classée “extrémiste” par la justice.

Le mouvement avait donc élaboré une stratégie de “vote intelligent” destinée à soutenir les candidats — souvent communistes — les mieux placés pour gêner ceux du pouvoir. Par le passé, cette approche avait rencontré un certain succès, notamment à Moscou en 2019.

Selon l’une de ses représentants, le résultat des communistes, s’il se confirme, est donc un succès. “L’objectif du vote intelligent était de casser le monopole de Russie Unie, et c’est ce qui se passe”, a espéré Lioubov Sobol sur la chaîne YouTube Navalny Live.

Les élections parlementaires ainsi que des dizaines de scrutins régionaux et locaux se sont tenues sur trois jours, de vendredi à dimanche.

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Ce vote a été marqué par le retrait, sous la pression des autorités russes, par les géants du numérique Apple et Google des applications du mouvement d’Alexeï Navalny qui donnaient des consignes de vote pour faire battre les candidats du pouvoir.

Russie Unie, bien qu’impopulaire, vise de garder la majorité des deux tiers.

La participation était de 45,15% à 18H00 (15H00 GMT).

Observateurs indépendants et opposant ont fait état de fraudes importantes tout au long du scrutin, organisé en partie en ligne.

– “Transparent” –

D’après une liste de l’ONG spécialisée Golos, ce sont plus de 4.500 possibles irrégularités qui ont été rapportées, dont des bourrages d’urnes.

La présidente de la Commission électorale, Ella Pamfilova a elle rejeté ces affirmations, jugeant que “les infractions étaient bien moindres” que par le passé, car le système électoral russe est devenu “tellement transparent”.

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Pour contrer le “vote intelligent” prôné par M. Navalny et les siens, le autorités russes avaient fait pression ces dernières semaines sur les géants de l’internet, obtenant vendredi qu’ils suppriment de leur boutique l’application mobile dédiée. Selon des sources interrogées par l’AFP, Google et Apple ont obéi par crainte d’arrestations de leurs employés en Russie.

La messagerie Telegram, très populaire en Russie, a aussi supprimé ces consignes de vote sur sa plateforme.

Russie Unie, même victorieux, est cependant loin d’avoir gagné le coeur des Russes, comme en témoigne sa cote de confiance à moins de 30%, selon le centre de sondage étatique VTsIOM.

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Le parti est miné par les affaires de corruption, souvent révélées d’ailleurs par le mouvement d’Alexeï Navalny. En outre les Russes ont vu leur niveau de vie s’effriter ces dernières années, une réalité qui s’est accélérée avec la pandémie.

Cette image très écornée ne menace cependant pas Vladimir Poutine qui reste populaire.

“Nous croyons tout simplement en lui”, résume Anna Kartachova, une moscovite de 50 ans, employée d’une entreprise pharmaceutique.