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Le pass sanitaire étendu à près de 2 millions de salariés en contact avec le public

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Le pass sanitaire étendu à près de 2 millions de salariés en contact avec le public
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Le pass sanitaire a franchi lundi un nouveau cap: imposé au public depuis cet été, il est désormais obligatoire au travail pour 1,8 million de salariés dans les restaurants, cinémas, musées ou encore les trains grandes lignes.

Jusqu’au 15 novembre, les employeurs devront vérifier la validité des pass de leur personnel en contact avec le public. Des salariés qui se montraient lundi compréhensifs, fatalistes ou franchement réticents.

Devant une pharmacie du 6e arrondissement de Lyon, de nombreux salariés non vaccinés se font tester. C’est “contraignant de venir tous les trois jours mais sinon je ne peux pas aller travailler”, témoigne Noé Rohnat, 22 ans, prestataire dans une conciergerie.

Le pass est validé par un schéma vaccinal complet, un test négatif datant de moins de 72 heures ou une attestation de rétablissement du Covid-19.

Dans une grande brasserie parisienne en face de l’Accor Hotel Arena, un serveur qui préfère rester anonyme ne décolère pas : “il n’y a plus de liberté, on est en dictature”.

Rouqia Mili travaille dans une brasserie dans le quartier de l’Opéra à Paris. Elle était réticente à se faire vacciner “mais quand j’ai vu qu’on allait suspendre notre paie, je n’ai plus hésité, on ne touche pas à mon salaire”, rigole-t-elle.

“Je trouve normal qu’on applique également le pass au personnel vu qu’on le demande aux clients”, souligne pour sa part Sarah Hadj-Hacène, directrice du cinéma CGR Bordeaux Le Français.

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Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a promis “une semaine de souplesse” avant d’éventuelles “sanctions” pouvant aller jusqu’à la fermeture administrative.

– “Être en règle” –

Les salariés dépourvus de ce sésame pourront prendre des congés, télétravailler, être affectés à un poste ne nécessitant pas de pass ou être suspendus sans solde.

“Si au bout de plusieurs semaines”, certains “ne sont toujours pas sous pass sanitaire”, l’entreprise “rentrera dans un système de suspension du contrat de travail”, ce qui est “une décision lourde”, a souligné Benoît Serre, vice-président de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH).

Selon la direction générale de la Santé, plus de 48 millions de Français ont reçu au moins une dose (71,8% de la population totale) et plus de 43,5 millions bénéficient d’un schéma vaccinal complet.

La SNCF estime que “70% des salariés concernés par le pass sanitaire sont vaccinés” et garantit que “100% du plan de transport” sera assuré dans les prochaines semaines.

L’obligation concerne les contrôleurs et agents de la sûreté ferroviaire des TGV, Intercités et trains internationaux mais aussi les sous-traitants du nettoyage ou du service de restauration à bord, soit “plus de 5.000 salariés”, selon le groupe ferroviaire.

“Avant même que ce soit obligatoire” pour travailler, Jean-Philippe, contrôleur de 49 ans rencontré gare de Lyon à Paris, s’est fait vacciner “en juin pour pouvoir partir en vacances aux Antilles”. “Présenter mon pass, ça ne me gêne pas. Je veux être en règle vis-à-vis de la SNCF et des clients, tout simplement.”

– Fin du “quoiqu’il en coûte” –

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Tous les syndicats ne sont pas du même avis sur cette nouvelle obligation. Si la CFDT avait approuvé cet été le texte, FO a dénoncé la possible suspension des contrats de travail comme une “sanction lourde”.

“Tout ce qui est obligatoire n’est pas efficace”, a regretté le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez dans le Parisien lundi, demandant plus généralement que “la parole publique soit plus claire”.

“Y a-t-il une logique sanitaire à rendre obligatoire le pass sanitaire à la SNCF, mais pas à la RATP ?”, a demandé lundi la CFTC Paris.

La mise en place du pass sanitaire dans des lieux recevant du public début août “n’a pas eu d’impact sur l’activité économique du pays”, a assuré le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, qui réunit depuis lundi matin à Bercy plusieurs ministres et des représentants patronaux des secteurs (commerce, hôtellerie, tourisme, événementiel…) qui souffrent toujours de la crise sanitaire.

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Le gouvernement veut désormais passer à du “sur-mesure” alors que prennent fin mardi les aides d’urgence (240 milliards d’euros depuis mars 2020, dont deux tiers de prêts).

La ministre du Travail Élisabeth Borne a par ailleurs annoncé que le ministère ne recommanderait plus un nombre de jours de télétravail minimum aux entreprises, qui seront entièrement à la manœuvre dans le cadre d’accords avec les syndicats.