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Le phénomène inquiétant du gaz hilarant chez les jeunes Lillois

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Le phénomène inquiétant du gaz hilarant chez les jeunes Lillois

L’inhalation de gaz hilarant via les cartouches de protoxyde d’azote fait son retour chez les adolescents. Le phénomène, observé à Lille, inquiète les professionnels de santé.

Entre eux, ils l’appellent “le proto”. Les adolescents lillois prennent un malin plaisir à inhaler le protoxyde d’azote également connu sous le nom de gaz hilarant. En témoignent les nombreux “cadavres” de capsules de siphons à chantilly qui jonchent les rues de la ville. Le phénomène est tel qu’il a poussé le Centre régional de pharmacovigilance (CRPV) à alerter l’Agence régionale de santé en juillet dernier afin de comprendre ce retour en force du gaz hilarant. Car le phénomène semble cantonné à Lille. Si l’interrogation demeure, les risques liés au “proto” sont connus.

Une expérimentation à risque

Considérée comme une pratique festive par des étudiants et adolescents, l’inhalation du protoxyde d’azote procure des fous rires, une distorsion de la voix et éventuellement des hallucinations. Problème, ce comportement, quand il est adopté en excès, peut provoquer des effets indésirables comme des sensations de brûlure, des maux de tête et nausées, une faiblesse musculaire voire pire : de l’hypertension artérielle, des troubles cardiaques ou encore neurologiques. En 2015, ce nouveau comportement à risque importé du Royaume-Uni avait défrayé la chronique après le décès d’un jeune Britannique de 18 ans des suites de l’inhalation de ce gaz.

Trois ans plus tard, la possible “banalisation” de cette pratique chez les jeunes inquiète le CRPV lillois : “[Le protoxyde d’azote] induit un comportement d’expérimentateur, avec la volonté de vouloir rechercher des sensations avec d’autres produits”, explique le docteur Sophie Gautier, responsable du CRPV, sur France 3 régions. L’association du gaz hilarant avec l’alcool ou les boissons énergisantes peut être à l’origine d’un emballement cardiaque et mener à des accidents graves.

La vigilance est de mise surtout chez les jeunes qui seraient tentés de transformer l’inhalation de ce gaz en habitude. Elle devient alors un comportement addictif, nous précisait le Dr Laurent Karila, addictologue en 2015. “Le protoxyde d’azote n’est pas une source d’addiction, c’est plutôt le comportement qu’il y a autour qui peut devenir une addiction”, si on prend l’habitude d’en inhaler chez soi par exemple.

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