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Le pic de pollution asphyxiant vire à la polémique en Chine

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Le pic de pollution asphyxiant vire à la polémique en Chine

Le pic de pollution qui asphyxie depuis six jours une grande partie du nord de la Chine a provoqué mercredi une polémique dans la ville la plus touchée, les autorités n’ayant pas jugé bon de fermer les écoles.

Depuis vendredi, un brouillard grisâtre et toxique recouvre une vaste zone du pays le plus peuplé de la planète, affectant pas moins de 460 millions d’habitants et provoquant fermetures d’autoroutes et annulations de vols par centaines.

Shijiazhuang, capitale de la province du Hebei, est depuis lors, comme plus de 20 autres villes, en « alerte rouge ». Ce statut entraîne des mesures d’urgence, dont des fermetures d’usines polluantes et la circulation alternée.

La ville de 11 millions d’habitants est durement frappée, mais les autorités ont attendu mardi soir avant d’ordonner la fermeture des écoles maternelles et primaires, une mesure déjà prise dans les métropoles voisines de Pékin et Tianjin. Les écoles secondaires peuvent quant à elles fermer, mais n’y sont pas contraintes.

Le communiqué municipal a provoqué la colère sur les réseaux sociaux. « Les corps des élèves du secondaire sont-ils équipés de purificateurs d’air ? », demande ironiquement un internaute. « Allez-vous attendre que nous soyons tous malades pour résoudre cela ? »

L’agence officielle Chine nouvelle a quant à elle dénoncé un « manquement au devoir » des responsables municipaux.

« Il faut bien travailler »

Des photos de la province voisine du Henan, largement diffusées sur l’internet et montrant plus de 400 élèves participant dans un épais brouillard à un examen sur le terrain de soccer de leur école pourtant fermée, a encore échauffé les esprits.

Selon Chine nouvelle, les élèves ont dû plancher malgré le froid pendant une journée entière. Le directeur a été suspendu, a annoncé l’agence.

Mercredi, les rues de Shijiazhuang étaient baignées par une forte odeur de charbon, piétons et cyclistes tentant de se frayer un chemin à travers le brouillard.

« Je n’aime pas cette pollution, mais il faut bien travailler », explique à l’AFP Dong Xiai, une fonctionnaire municipale de 44 ans occupée à balayer le sol.

Sur l’internet, des habitants s’amusent à comparer des photos prises avant et pendant la pollution. À gauche, le temps clair permet d’apercevoir les montagnes au loin. À droite, le brouillard cache l’immeuble en face.

C’est à Shijiazhuang que les compteurs de la pollution ont littéralement « explosé » lundi. La concentration de particules de 2,5 microns de diamètre (PM 2,5), très dangereuses, y ont dépassé les 1000 microgrammes par m3 par endroit, a indiqué Chine nouvelle. Un taux si élevé que les capteurs seraient restés bloqués au chiffre maximal, soit 999.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande un niveau maximal de 25 pour une exposition de 24 heures.

« On n’arrive pas à voir le soleil », se plaint Wu Zhiwei, 28 ans. « Les particules provoquent le cancer. C’est pire que de fumer, mais le gouvernement ne fait rien ».

Les médias chinois ont diffusé ces derniers jours d’angoissantes vidéos aériennes de Shijiazhuang réalisées par des drones, qui montraient des gratte-ciel émergeant péniblement d’un épais magma grisâtre.

L’acier responsable ?

Shijiazhuang est connue pour ses usines pharmaceutiques et textiles, sources majeures de pollution. Mais l’origine la plus probable du récent brouillard est les aciéries et les mines de charbon du Hebei, la province qui entoure Pékin.

Le nuage toxique pourrait paradoxalement être la conséquence de mesures antipollution, selon le quotidien officiel China Daily. Le gouvernement central a fait fermer de nombreuses aciéries ces derniers mois, entraînant une hausse des prix de l’acier. Celle-ci aurait poussé les sidérurgistes restants… à augmenter leur production pour bénéficier de la remontée des cours, s’alarme un expert interrogé par le journal.

L’alerte rouge doit être levée dans la nuit de mercredi à jeudi à Pékin grâce à l’arrivée d’un front froid qui devrait dissiper en partie la pollution.

Source : AFP

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