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Le président du parlement de Catalogne soutient une candidature de Puigdemont

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Le président du parlement de Catalogne soutient une candidature de Puigdemont

Le président du parlement de Catalogne a affirmé mercredi à l’AFP que l’indépendantiste catalan Carles Puigdemont, dans l’attente en Allemagne de son éventuelle extradition, restait le “président légitime” et qu’il était “normal qu’il envisage de se présenter à la présidence” de l’exécutif catalan.

Arrêté par la police allemande à la demande de l’Espagne, Carles Puigdemont a été libéré le 6 avril après l’abandon par la justice allemande de l’accusation de “rébellion” à son encontre, mais reste sous la menace d’une extradition vers l’Espagne pour une autre charge.

Puigdemont est en effet aussi accusé de détournement de fonds publics, en lien avec l’organisation du référendum d’autodétermination interdit du 1er octobre. Il a été autorisé à s’installer à Berlin pendant l’examen de la demande de remise à l’Espagne.

“M. Puigdemont est le président légitime de Catalogne, c’est pourquoi il est normal qu’il envisage de se présenter comme candidat à la présidence de la Generalitat (exécutif catalan), car, j’insiste, il est le président pour lequel les citoyens ont voté”, a déclaré Roger Torrent, dans un entretien à l’AFP, lors de son passage à Genève, où il a rencontré des représentants de l’ONU.

La Catalogne, placée sous tutelle du gouvernement central fin octobre, est depuis sans gouvernement autonome.

Roger Torrent a accusé l’Etat espagnol d’empêcher le parlement catalan – où les indépendantistes ont obtenu la majorité des sièges lors des régionales du 21 décembre – d’élire un nouveau président de l’exécutif catalan alors que les trois candidats qu’ils ont présentés jusqu’à présent étaient disqualifiés par la justice, en détention ou installés à l’étranger.

“C’est le gouvernement espagnol et les institutions de l’Etat, en particulier les tribunaux, qui empêchent les investitures”, a accusé mercredi M. Torrent, devant des médias.

Le gouvernement espagnol de Mariano Rajoy rétorque que c’est la faute des indépendantistes qui n’ont pas présenté de candidat “viable” sans ennuis judiciaires.

– Elections? –

M. Torrent a par ailleurs souligné que ce n’était pas à lui de proposer des candidats, mais à “la majorité parlementaire”, rappelant qu'”actuellement, le candidat à l’investiture est Jordi Sanchez”, qui se trouve toutefois en prison.

La semaine dernière, la Cour suprême espagnole a maintenu en prison Jordi Sanchez, ancien président de l’association indépendantiste Assemblée nationale catalane (ANC), alors que M. Torrent avait demandé à la justice de le laisser sortir de prison pour assister au débat en vue de son investiture.

M. Sanchez, en détention provisoire pour son rôle dans la tentative avortée de sécession en octobre, s’était déjà porté candidat à la présidence en mars, et la Cour suprême avait refusé de le libérer.

La justice espagnole avait auparavant indirectement bloqué l’investiture de deux autres candidats indépendantistes à la présidence de la Catalogne: Carles Puigdemont, alors en Belgique, et l’ex-porte-parole du gouvernement catalan Jordi Turull, dont l’incarcération a empêché la tenue d’une séance d’investiture.

Si un nouveau président régional n’est pas désigné avant le 22 mai, de nouvelles élections régionales seront convoqués vers le 15 juillet.

Pour M. Torrent, qui demande un “dialogue sans restriction, ni limite avec Madrid”, “le scénario des élections est un scénario qui (…) n’est pas du tout souhaitable”.

M. Torrent a rencontré mercredi à Genève une haute représentante du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, et il doit s’entretenir jeudi avec le maire de la ville suisse.

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