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Le procès de l’ancien secrétaire d’Etat Georges Tron s’est ouvert

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Le procès de l’ancien secrétaire d’Etat Georges Tron s’est ouvert

Il est accusé de viols et agressions sexuelles en réunion par deux anciennes employées de sa mairie de Draveil (Essonne): le procès de l’ancien secrétaire d’Etat Georges Tron s’est ouvert mardi devant les assises de Seine-Saint-Denis .

Avant d’entrer dans la salle où il sera jugé neuf jours durant, l’ancien secrétaire d’Etat à la Fonction publique (2010-2011) a traversé une nuée de caméras sans dire un mot, entouré par ses avocats Eric Dupond-Moretti et Antoine Vey.

“Je suis sans appréhension et j’espère que (le procès) servira à éclaircir des tas de choses qui auraient dû l’être depuis longtemps”, avait-il déclaré à l’AFP avant le procès.

A Bobigny, l’élu LR comparaît au côté de son ancienne adjointe à la Culture Brigitte Gruel. Tous deux clament leur innocence.

Les deux accusés ont décliné leur identité au début de l’audience. “Quelle est votre profession ?” demande le président Régis de Jorna. “Je suis élu local”, répond Georges Tron, costume noir et cravate grenat, avant de rejoindre le banc des accusés.

La matinée a été consacrée au tirage au sort des jurés – cinq femmes et un homme – et à l’appel des dizaines de personnes appelées à témoigner au cours de ce procès prévu pour durer jusqu’au 22 décembre.

Parmi elles, figurent des opposants locaux de Georges Tron, les jumeaux Jacques et Philippe Olivier, ce dernier étant marié à la soeur de la présidente du Front national Marine Le Pen. Depuis le début de l’affaire, Georges Tron estime qu’ils sont derrière le “complot” qui l’a mené devant la justice.

– Procès dépaysé –

La lecture du résumé du dossier par le président Régis de Jorna a provoqué de premiers éclats de voix.

Eric Dupond-Moretti reprochait au président de lire presque exclusivement les motivations de l’arrêt de la cour d’appel qui a renvoyé les accusés devant les assises, alors qu’ils avaient précédemment bénéficié d’une ordonnance de non-lieu prononcée en 2013 par deux juges d’instruction d’Evry.

L’avocat estime notamment que les “mensonges des plaignantes” étaient développés “avec beaucoup de scrupules” par ces juges d’instruction.

Le procès se tient en dehors de l’Essonne où Georges Tron est élu de longue date : il est maire de Draveil (30.000 habitants) depuis 1995, conseiller départemental et ancien député (1993-2010, 2011-2012).

Jugé dans le sillage de l’affaire Weinstein, le scandale avait éclaté en mai 2011, peu après la retentissante arrestation à New York de l’ancien directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn.

Georges Tron avait démissionné du gouvernement Fillon, affirmant qu’il ferait de la reconnaissance de son innocence une “affaire personnelle”.

Sa passion pour la réflexologie plantaire est soudain devenue connue du grand public, suscitant nombre de détournements et de caricatures.

Ce qui vaut au maire de Draveil d’être renvoyé devant les assises va au-delà de massages de pied impromptus. Virginie Ettel et Eva Loubrieu disent avoir subi des attouchements et des pénétrations digitales entre 2007 et 2010. Le tout, disent-elles, avec la complicité de Brigitte Gruel.

Les plaignantes affirment avoir été incapables de s’opposer, tétanisées face à leur employeur de 20 ans leur aîné.

Des accusations “fallacieuses” pour Antoine Vey, qui pense que leurs “mensonges” vont “nuire aux vraies victimes” en jetant le doute sur l’ensemble des femmes qui dénoncent des violences sexuelles.

L’avocat d’Eva Loubrieu, Alexandre-M. Braun, affirme de son côté que les parties civiles “ont vécu un enfer”, sans le “soutien dont peuvent bénéficier les victimes qui parlent aujourd’hui”.

L’audience a été suspendue peu avant 13H00. Le procès devait reprendre en début d’après-midi.

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