Home Pure Info Le régime syrien en passe de prendre une ville clé à Idleb

Le régime syrien en passe de prendre une ville clé à Idleb

0
Le régime syrien en passe de prendre une ville clé à Idleb

Les forces de Damas sont en passe de prendre une ville stratégique dans la province d’Idleb, après des semaines de bombardements meurtriers qui ont quasi vidé cette métropole du nord-ouest de la Syrie, région dominée par des jihadistes et des rebelles.

L’offensive du régime a entraîné un vaste exode, et lundi un correspondant de l’AFP dans le nord de la province d’Idleb a pu voir des déplacés fraîchement arrivés de zones près de Maaret al-Noomane et secouées par des combats.

Quasi-assiégée par les forces gouvernementales, cette ville est stratégique pour le pouvoir de Bachar al-Assad car elle se trouve sur une autoroute reliant Alep, grande ville du nord, à la capitale, une voie que le régime cherche à sécuriser.

Appuyé par l’aviation de son allié russe, le régime n’a de cesse de marteler sa détermination à reconquérir la vaste région d’Idleb, ultime grand bastion dominé par des jihadistes qui accueille aussi des rebelles affaiblis.

Les combats de ces dernières semaines ont poussé à la fuite des centaines de milliers de civils ayant abandonné leurs foyers pour trouver refuge dans des secteurs relativement épargnés, accentuant ainsi la pression sur les ONG qui déplorent une “grave catastrophe humanitaire”.

Le correspondant de l’AFP a vu lundi des camionnettes, mais aussi des tracteurs, chargés de matelas en mousse, de tapis, de bassines et d’ustensiles de cuisine, transportent des mères et des enfants, certains emmitouflés dans des couvertures. Assise à l’avant d’un véhicule, une femme est en larmes.

“Les forces du régime sont aux abords de Maaret al-Noomane, la ville est quasi-encerclée”, a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Il fait état de frappes aériennes du régime et de son allié russe. Ces derniers jours, les forces gouvernementales ont conquis une dizaine de villages et localités au nord et à l’est de Maaret al-Noomane, selon l’OSDH.

Les troupes accentuent désormais la pression sur le flanc ouest de la ville, d’après l’Observatoire.

– “Survivre” –

Dimanche, le quotidien pro-régime Al-Watan a indiqué que les forces gouvernementales étaient arrivées à un tronçon de l’autoroute M5, la voie stratégique reliant Alep à Damas. Elles ont “coupé” ce tronçon entre Maaret al-Noomane et la ville de Saraqeb, plus au nord.

La grande région d’Idleb, et des territoires adjacents dans les provinces voisines d’Alep, Hama et Lattaquié sont dominés par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham, l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda.

Ces derniers mois dans ces secteurs, le régime a mené plusieurs opérations militaires qui lui ont permis de grignoter des pans de territoires, malgré des trêves restées au final lettre morte.

Lundi, les combats se poursuivent aussi près de Saraqeb, située directement sur l’autoroute M5, mais aussi près d’un secteur de l’ouest de la province d’Alep traversé par cette même voie, d’après l’OSDH.

Depuis début décembre, 358.000 personnes ont été déplacées, en grande majorité des femmes et des enfants, selon l’ONU.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a condamné dimanche l’escalade des violences dans le nord-ouest.

“Tous les jours, des milliers de personnes sont forcées de fuir et d’effectuer un voyage périlleux sans pouvoir s’abriter, avec peu de nourriture et des soins médicaux limités”, a écrit le CICR sur Twitter.

“Ils veulent simplement survivre, eux et leurs enfants”, a ajouté l’organisation.

La province d’Idleb a déjà été le théâtre d’une offensive d’envergure entre avril et août 2019 ayant tué près d’un millier de civils, selon l’OSDH.

S’il parvenait à reconquérir cette vaste région, le régime aurait repris le contrôle de la quasi totalité du pays, hormis les zones contrôlées par les Kurdes ou par les forces turques et des supplétifs syriens dans le nord.

Le conflit en Syrie, déclenché en mars 2011 avec la répression de manifestations prodémocratie par Damas, a fait plus de 380.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

© 2020 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés. Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l’AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l’accord préalable écrit de l’AFP.