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Le train de nuit a fait son retour à Nice, avec le Premier ministre

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Le train de nuit a fait son retour à Nice, avec le Premier ministre

“Quand j’étais jeune, j’étais un habitué des trains couchette…”, a lancé Jean Castex à sa descente du train de nuit, arrivé vendredi matin après plus de trois ans d’arrêt. “Là, ma nuit n’a pas été assez complète”.

Parti de la gare d’Austerlitz, le train a pris 30 minutes de retard à Lyon mais a accéléré sur la Côte, arrivant presque à l’heure en gare de Nice, 12H30 après son départ.

Le Premier ministre a été accueilli par le maire de Nice Christian Estrosi, avec qui il a pris ensuite un petit café en terrasse sur le célèbre cours Saleya, à La Civette. L’arrivée de M. Castex a aussi été saluée par des membres d’un collectif militant pour le retour du train de nuit qui, ravis, lui ont remis les tracts et leur banderole de 2017 “Oui ô train”.

-Relance de la nuit-

Sur le parvis, face à une délégation intersyndicale CGT, CFDT et Sud, M. Castex a mis en avant les 6,4 milliards d’euros investis par l’Etat tous secteurs confondus dans le ferroviaire.

“On est content que ce train (de nuit) soit remis en route, sous sa forme de service public”, a salué le responsable CGT Paca, François Tejedon. Il a demandé à M. Castex d’intervenir pour que des négociations s’ouvrent véritablement sur la question de l’ouverture à la concurrence des trains prévue en Provence Alpes Côte d’Azur.

“Les salariés sont hyper inquiets, tout est secret et on a besoin de garanties”, a souligné le syndicaliste.

“Vous avez face à vous un Premier ministre qui doit exécuter la transition écologique, et le ferroviaire y a toute sa place”, a répondu le Premier ministre. “Il faut que tout le monde s’y mette, il faut des effort de productivité”, a poursuivi Jean Castex, notamment pour garantir la “relance du fret ferroviaire”.

Avec cette échappée nocturne de 1.088 km dans son agenda, Jean Castex a voulu mettre en lumière une “concrétisation rapide du plan de relance” français, qui consacre 5,3 milliards au secteur ferroviaire, dont 100 millions pour les trains de nuit.

Le gouvernement veut aussi relancer le Paris-Tarbes et un Paris-Munich-Vienne de nuits à la fin de l’année.

“C’est une part de notre histoire, c’est un rapport avec le territoire extraordinaire”, s’est exclamé le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou à l’arrivée. “C’est aussi un lieu propice à la discussion, et il ya une sensibilité forte sur les sujets écologiques, portée par les jeunes générations (…) Ca ouvre de très belles perspectives”.

L’Intercités Paris-Nice, dont l’exploitation avait cessé en décembre 2017 faute de rentabilité, reliera tous les jours et dans les deux sens Paris-Austerlitz et Nice-Ville, avec six arrêts dont Marseille, Toulon et Cannes.

Ce premier Paris-Nice affichait complet mais n’était qu’à moitié rempli: pour cause de pandémie, l’occupation des compartiments couchettes est limitée à quatre voyageurs au lieu de six en seconde classe. S’ils ont été rafraîchis, les compartiments restent un peu vieillots, avec des prises dans le couloir et pas de wifi, mais certains sont en cours de modernisation.

Après l’arrêt fin 2017 du Paris-Nice, héritier du prestigieux “Train bleu” lancé en 1886, un appel à manifestation d’intérêt pour trouver un repreneur avait été lancé, en vain.

En juillet 2020, Emmanuel Macron avait provoqué la surprise en annonçant “une politique de promotion et de redynamisation des trains de nuit”. Le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari a désormais pour ambition d’avoir “une dizaine de trains de nuit en 2030”.

Il n’y avait plus -hors arrêts liés à la pandémie ou à des travaux- que deux lignes de trains de nuit en France, de Paris à Briançon, et de Paris à Rodez, Cerbère et Latour-de-Carol (Pyrénées-Orientales). Les voitures de ces lignes rescapées doivent être entièrement rénovées d’ici à 2023.

– Comme l’Autriche –

Suivront peut-être un jour des liaisons nocturnes Bordeaux-Marseille, Paris-Toulouse et Tours-Lyon. Un rapport gouvernemental qui a fuité mardi prend pour modèle la réussite de la compagnie autrichienne ÖBB avec la constitution d’un véritable réseau (Vienne-Amsterdam ou Munich-Rome, entre autres).

Ce rapport sur “le développement de nouvelles lignes de trains d’équilibre du territoire” a été transmis au Parlement, a annoncé jeudi soir le ministère des Transports.

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