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Le VIH, un sujet encore difficile à évoquer pour les malades

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Le VIH, un sujet encore difficile à évoquer pour les malades

Aujourd’hui, un individu vivant avec le VIH et traité aux antirétroviraux aura quasiment la même espérance de vie qu’une personne séronégative du même âge. Mais le sujet n’en reste pas moins tabou et préoccupe quotidiennement les personnes infectées. C’est ce qui ressort d’un sondage réalisé pour le laboratoire pharmaceutique américain Gilead Sciences.

Quatre personnes sur dix infectées par le VIH cachent leurs rendez-vous médicaux et leurs traitements à leurs proches. C’est le triste constat d’une étude du laboratoire pharmaceutique américain Gilead Sciences en partenariat avec l’institut de sondages français Ipsos. Révélée ce mercredi par franceinfo, l’enquête a été réalisée sur 200 patients âgés de 16 ans ou plus et vivants avec le VIH, interrogés depuis le 20 juin 2018.

Le sida, une maladie encore taboue

Près de 40 ans après l’émergence du virus, il est toujours aussi difficile de parler de VIH. En 2004, une enquête de l’Agence nationale de recherche sur le Sida (ANRS) montrait à quel point cette affection est perçue comme stigmatisante. Sur 5 080 patients séropositifs interrogés, 52 % avouaient ne pas l’avoir annoncé à un membre de leur famille. Quatorze ans plus tard, l’évocation de la maladie reste taboue : un tiers des personnes interrogées par Ipsos n’ont parlé de leur contamination qu’à trois personnes de leur entourage au maximum. La raison ? 31 % d’entre elles estiment que personne ne peut comprendre ce qu’elles vivent.

Une autre enquête de 2009, réalisée cette fois-ci par Sida info service, dévoilait que 67,9 % des femmes sondées estimaient avoir des difficultés à rencontrer un partenaire du fait de leur séropositivité. Dix ans après, la maladie affecte encore la vie de couple. 57 % des répondants de cette nouvelle étude voient leur vie sexuelle perturbée. 29 % ont retardé leur décision de devenir parents. 47 % d’entre eux y ont même renoncé. Presque la moitié (46 %) a d’ailleurs peur de contaminer son partenaire ou son entourage.

Des angoisses persistantes

Le traitement antirétroviral ralentit la progression de VIH dans l’organisme et permet aux personnes infectées de vivre normalement pendant de longues années. Toujours selon le sondage réalisé en juin 2018, une personne infectée sur deux déclare être préoccupée par son état de santé. 34 % y pensent d’ailleurs une fois par jour, 17 % plusieurs fois dans la journée. La moitié des sondés est également angoissée par rapport à l’évolution de maladie : 42 % sont en demande d’information en matière d’innovations thérapeutiques. Une découverte révélée au début de l’année pourrait bien leur faciliter la vie au quotidien, avec un nouveau traitement sous forme de capsule à prendre une seule fois par semaine.

Enfin, pour un tiers des personnes interrogées, plus d’un an s’est écoulé entre le test positif et le démarrage d’un traitement. Une attente jugée trop longue pour 66 % d’entre elles. Aux États-Unis, il faut attendre jusqu’à 3 ans en moyenne pour être dépistée après l’infection, selon un rapport des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

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