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L’écologiste Alexander van der Bellen remporte la présidentielle autrichienne

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L’écologiste Alexander van der Bellen remporte la présidentielle autrichienne

L’extrême droite autrichienne a reconnu avoir perdu dimanche son pari de décrocher la présidence de la République sur fond de poussée populiste en Europe, son candidat Norbert Hofer essuyant selon les projections une nette défaite face à l’écologiste Alexander Van der Bellen.

«Je suis infiniment triste que cela n’ait pas marché», s’est incliné M. Hofer dans un communiqué. «Je félicite Alexander Van der Bellen pour son succès et appelle tous les Autrichiens à rester solidaires et à travailler ensemble».

M. Van der Bellen, 72 ans, ancien doyen de la faculté d’économie de Vienne et ancien dirigeant des Verts, est crédité de 53,3 % des voix, selon les premières projections, contre 46,7 % à M. Hofer, 45 ans, vice-président du parlement et cadre du Parti de la liberté (FPÖ) depuis 25 ans.

Ce score marque une nette progression du candidat écologiste, qui n’avait obtenu que 50,3 % des voix lors du scrutin initial le 22 mai. Ce résultat avait été annulé en raison d’irrégularités procédurales, à la suite d’un recours du FPÖ.

Cette fois-ci, le parti d’extrême droite a fait savoir qu’il ne contesterait pas les résultats.

Ce résultat marque un revers pour un camp populiste galvanisé par le Brexit en juin et la victoire de Donald Trump à la présidence américaine il y a un mois.

«Nous sommes tous très soulagés et très reconnaissants», a déclaré le directeur de campagne de M. Van der Bellen, Lothar Lockl. L’annonce de cette victoire a provoqué une explosion de joie des partisans du candidat, rassemblés au palais de la Hofburg à Vienne, quand dans le camp adverse, des partisans de M. Hofer ont éclaté en larmes.

Le patron du parti social-démocrate allemand, Sigmar Gabriel a salué «une victoire nette de la raison contre le populisme de droite». «Toute l’Europe se sent soulagée», a-t-il souligné.

«Le populisme n’est pas une fatalité pour l’Europe», a réagi le premier ministre français, Manuel Valls, alors le chef de la diplomatie italienne Paolo Gentiloni jugeait que la victoire de M. Van der Bellen «est vraiment une bonne nouvelle pour l’Europe».

En mai, les projections à l’issue du scrutin avaient donné les deux candidats au coude à coude. Il avait fallu attendre le décompte du vote par correspondance, le lundi, pour consacrer la victoire du candidat écologiste. Le résultat officiel ne sera proclamé que lundi.

Valeurs humanistes

Même si les fonctions du président de la République autrichien sont essentiellement protocolaires, une élection de Norbert Hofer aurait constitué pour la première fois l’arrivée d’un candidat d’extrême droite à la tête d’un État européen depuis la guerre.

À ce titre, elle était attendue avec intérêt par les partis alliés du FPÖ au niveau européen, le Front national (FN) en France ou le parti pour la Liberté de Geert Wilders aux Pays-Bas, deux pays où se tiendront des élections nationales en 2017.

«Félicitations au FPÖ qui s’est battu avec courage. Les prochaines législatives seront celles de leur victoire !», a estimé dans un tweet la patronne du FN, Marine Le Pen, M. Wilders considérant lui aussi que «le FPÖ s’est courageusement battu».

M. Van der Bellen, un Européen convaincu, avait souligné que le scrutin présidentiel allait montrer «la direction que veut prendre l’Autriche», si le pays souhaite continuer à être «un membre fidèle de l’Union européenne ou non».

M. Hofer n’avait pas plaidé ouvertement, au cours de la campagne, pour un «Öxit», une sortie de l’Autriche de l’UE, mais il avait de nouveau souligné dimanche vouloir faciliter un rapprochement entre les États-Unis de M. Trump et la Russie de Vladimir Poutine.

Évitant les dérapages ouvertement xénophobes qui ont longtemps été la marque de fabrique de son parti, fondé par d’ex-nazis en 1956, M. Hofer avait axé son discours sur la protection sociale, le pouvoir d’achat et la défense de l’emploi.

M. Van der Bellen avait de son côté insisté sur les valeurs humanistes de la République autrichienne et insisté sur l’importance des liens avec ses partenaires de l’UE du pays, dont plus de 40 % du PIB dépend des exportations.

La grande coalition entre sociaux-démocrates (SPÖ) et conservateurs (ÖVP) au pouvoir à Vienne depuis 2007 avait été éliminée dès le premier tour, le 24 avril. Plusieurs ténors de ces deux partis, dont le chancelier social-démocrate Christian Kern, avaient soutenu M. Van der Bellen, qui s’est présenté sous l’étiquette d’«indépendant».

Si l’Autriche affiche des indicateurs économiques à faire pâlir d’envie la plupart de ses voisins européens, une partie de la population se sent menacée par le déclassement, par la crise des réfugiés et par l’effet de l’élargissement de l’UE à ses voisins de l’Est.

Source : AFP

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