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Législatives au Mexique: fin d’un scrutin émaillé par des violences

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Législatives au Mexique: fin d’un scrutin émaillé par des violences

Les Mexicains ont fini de participer dimanche à des élections législatives et locales, un processus clé pour le président Andrés Manuel López Obrador, qui a été endeuillé par le meurtre de cinq responsables d’un bureau de vote.

Ces assassinats ont eu lieu la veille du scrutin, lorsque des hommes armés ont tendu une embuscade à un groupe de personnes qui transportaient du matériel électoral dans une camionnette, dans une localité de l’État du Chiapas, dans le sud du pays, a indiqué le bureau du procureur général.

L’attaque a alourdi le bilan d’une campagne qui a vu 89 politiciens tués depuis septembre, dont 36 candidats ou pré-candidats, selon Etellekt, une société de conseil.

Les derniers bureaux de vote ont fermé à 20H00 heure locale (01H00 GMT) après 10 heures de scrutin pour renouveler la Chambre des députés, quelque 20 000 postes régionaux et 15 des 32 gouvernorats.

L’Institut national électoral (INE) prévoit de publier un décompte rapide des élections législatives vers 23H00 (04H00 GMT).

“La journée a été un succès”, s’est d’ores et déjà félicité son président, Lorenzo Cordova.

Quelque 95 millions de Mexicains avaient été conviés à ce scrutin en forme de test à mi-mandat pour AMLO, l’acronyme du président de gauche élu pour 6 ans en 2018.

La secrétaire à la sécurité publique, Rosa Icela Rodriguez, a affirmé que des zones de violence avaient été identifiées pendant la journée électorale.

À Guerrero (sud), l’un des États les plus violents du pays, des membres de la police civile communautaire ont patrouillé toute la journée.

“Les membres du crime organisé viennent pour diviser les gens, ils ne les laissent pas voter librement”, a averti Isaías Posotema, un des responsables de cette police à Chilapa, une zone gangrénée par les gangs.

L’INE a indiqué qu’en raison de troubles de l’ordre public, 20 bureaux de vote sur un total de 162.000 n’ont pu être installés.

– L’avenir du Mexique –

“L’enjeu n’est ni plus ni moins que l’avenir du Mexique”, estime Pamela Star, professeur à l’Université Southern California en soulignant que “les électeurs vont devoir choisir entre deux visions d’avenir pour le Mexique : celle des réformes d’AMLO ou un retour à une politique plus ancienne”.

“Cette élection est un référendum pour Lopez Obrador”, estime le cabinet-conseil britannique Capital Economics.

Bien que le Mexique soit l’un des pays les plus durement touchés par le coronavirus, la perspective d’un vote sanction semble s’éloigner avec le recul des indicateurs de la crise sanitaire, selon plusieurs sondages.

“Ils n’ont jamais eu de plan, et ils n’en ont toujours pas”, s’indigne Claudia Cervantes, 49 ans, qui travaille dans un hôpital public et vient de voter à Anahuac, un quartier populaire de Mexico.

Jorge Hernandez, un serveur de 52 ans, constate à l’inverse que “les gouvernements précédents n’ont pas été confrontés à une pandémie. Tout le monde voit les mauvaises choses et ignore les bonnes”.

De fait, AMLO maintient une cote de popularité de plus de 60 pc et devrait conserver une majorité confortable.

Le Mexique, pays de 126 millions d’habitants, comptabilise près de 229.000 décès consécutifs au Covid-19. Le taux de mortalité est le quatrième au monde en chiffres absolus et le 19e pour 100.000 habitants.

– Domination de justesse –

L’alliance au pouvoir, dirigée par le parti Morena d’AMLO, dispose d’une majorité qualifiée à la Chambre des députés (deux tiers des 500 députés), qui est élue tous les trois ans.

Selon des sondages de l’institut Oraculus, le parti au pouvoir pourrait perdre cette domination de justesse, en passant de 333 à 322 sièges.

Morena contrôle également le Sénat – qui n’est pas l’enjeu de cette élection – et doit négocier avec les autres blocs pour obtenir une majorité qualifiée.

Fortement affaiblie sous la domination de l’administration AMLO, l’opposition est en concurrence avec une alliance de partis traditionnels: l’historique PRI (centre), le PAN (conservateur) et le PRD (gauche).

L’économie mexicaine, la deuxième d’Amérique latine, s’est contractée de 8,5 pc en 2020 dans un contexte de contrôle strict des dépenses par le gouvernement, qui, avec la banque centrale autonome, prévoit un rebond de 6 à 7 pc cette année.

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