Home Pure Info Législatives en Argentine: le président espère un soutien pour ses choix économiques

Législatives en Argentine: le président espère un soutien pour ses choix économiques

0
Législatives en Argentine: le président espère un soutien pour ses choix économiques

Le président de centre droit de l’Argentine Mauricio Macri espère recevoir dimanche un vote de soutien à l’occasion des législatives de mi-mandat, la troisième économie d’Amérique latine donnant des signes de reprises, malgré une inflation encore forte.

“Le panorama est assez positif. L’économie a été réactivée”, a dit à l’AFP l’économiste Hector Rubini, après une année 2016 de récession (-2,2%).

Sur les six premiers mois de l’année, la croissance est de 1,6% et le pronostic du gouvernement est de 3% pour 2017 et les deux années suivantes.

“Techniquement, nous avons cinq mois d’indicateurs positifs, mais cela ne suffit pas pour que cela se note dans les revenus réels des ménages”, estime Hector Rubini. Les prix des biens et services augmentent, plus vite que les salaires.

Le secteur du bâtiment porte la croissance, remarque l’économiste Pablo Tigani.

Mais sur le front de l’inflation, qui dépasse chaque année les 20% depuis 10 ans, la partie est loin d’être gagnée. La hausse des prix a été ralentie, mais elle a déjà atteint 17% pour 2017, après une inflation de 40% sur l’année 2017.

“La banque centrale ne pourra pas atteindre son objectif de 1% d’inflation mensuelle au dernier trimestre”, prévient Pablo Tigani.

Les Argentins réduisent leur consommation de produits alimentaires, renoncent à acheter des vêtements, à se payer des loisirs ou des vacances.

“J’ai cessé d’acheter des produits basiques, comme les yaourts, le fromage, les desserts. C’est impossible de maintenir le niveau de vie, et pourtant j’ai un travail”, témoigne Gimena Toro, une femme de ménage de 36 ans, mère de deux enfants, dont le mari est maçon.

Après 12 ans au pouvoir de Nestor puis Cristina Kirchner, qui avaient suivi une politique en rupture avec les milieux d’affaires, le président argentin a amorcé fin 2015 un changement de cap économique, réduisant les subventions de l’Etat, levant les barrières aux importations, supprimant le contrôle des changes.

– Fonds vautours –

Le gouvernement argentin a également soldé un vieux litige sur la dette avec des fonds vautours américains et offert des avantages fiscaux aux exploitants agricoles et aux compagnies minières.

Et puis ce pays sud-américain a fait son retour sur les marchés des capitaux, profitant du faible taux d’endettement hérité des Kirchner, qui avaient rompu avec les institutions économiques internationales après la crise économique de 2001.

Pour l’économiste Hector Rubini, “ces élections sont cruciales pour le moyen et le long termes: l’Argentine reste perçue comme un pays à risque, car elle doit encore faire des réformes régulatrices et institutionnelles, pour donner plus de garanties aux investisseurs étrangers”.

Dimanche, les Argentins renouvelleront la moitié des députés et un tiers du Sénat.

Le résultat du scrutin est attendu avec intérêt par les les entreprises étrangères qui hésitent à déclencher des investissements. Une victoire nette de la coalition au pouvoir serait de nature à les rassurer.

“Les investisseurs se montrent plus prudents quant aux perspectives politiques du pays après l’annonce de la candidature de L’ancienne présidente aux élections sénatoriales”, note la Coface, société française d’assurance-crédit.

Mme Kirchner réalisera probablement un bon score dimanche, avec environ un tiers des suffrages dans la gigantesque province de Buenos Aires, mais l’ampleur du rejet qu’elle suscite, au-delà des 60%, semblent hypothéquer ses chances de retour au pouvoir à la présidentielle de 2019.

© 2017 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés. Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l’AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l’accord préalable écrit de l’AFP.