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Les distributeurs de seringues remis en service en Seine-Saint-Denis

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Les distributeurs de seringues remis en service en Seine-Saint-Denis

Après avoir retirés les distributeurs de seringues fin août, l’Agence régionale de santé revient sur sa décision et les réinstalle. L’occasion de relancer le débat sur l’ouverture de nouvelles « salle de shoot ».

Elle dénonçait une salle de consommation à ciel ouvert. L’Agence régionale de santé (ARS) a finalement décidé ce mardi de remettre en service les deux distributeurs de seringues stériles pour les toxicomanes à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Elle les avait retirés le 31 août dernier, suscitant la colère des associations telles que Médecins du monde, Act Up-Paris ou AIDES.

L’établissement déclare dans un communiqué ‘(pas encore disponible en ligne) : « Les constats faits sur le terrain montrent que la montée en charge des mesures substitutives expérimentées est à la fois incomplète et tardive, et donc insuffisamment efficace […] en conséquence, l’ARS décide de réinstaller les distributeurs automatiques sans délais pour répondre aux enjeux de santé publique immédiats ».

Les distributeurs étaient installés depuis une dizaine d’année à côté de l’hôpital Robert Ballanger. Mais la présence massive de seringues usagées dans la commune voisine de Sevran, exposant la population à la transmission de maladies infectieuses, avait poussé la préfecture à demander cette fermeture. Pour les associations, citées par BFM TV, cet arrêt exposait « les personnes usagères de drogues à plus de risques de contaminations infectieuses notamment par le VIH et l’hépatite C ».

Réouverture du débat autour des SCMR

Cet événement autour des distributeurs de seringues stériles est, pour la Ville de Paris et le conseil départemental, l’occasion de rappeler leur volonté d’ouvrir en Seine-Saint-Denis une salle de consommation à moindre risque (SCMR). Une première « salle de shoot » est déjà ouverte depuis octobre 2016 à Paris. Sur les onze premiers mois, 24 200 passages ont été recensés, soit 180 par jour en moyenne selon le bilan publié par la capitale. Des consommations qui n’ont donc pas eu lieu dans l’espace public : 60 % de seringues en moins y seraient enregistrés.

Toutefois, pour le département limitrophe, le temps presse. L’expérimentation de ces salles, permise par une loi de 2015, est possible pendant six ans à partir de la date d’ouverture de la première. La durée de fonctionnement ne doit également pas être inférieure à trois ans. Les futures salles doivent donc être ouvertes avant octobre 2019 au plus tard.

Selon les associations, la Seine-Saint-Denis est par ailleurs le département où le matériel de prévention demeure le moins accessible. Et selon un rapport publié en 2017 par le Conseil départemental, c’est le deuxième département de France le plus touché par l’épidémie de VIH après Paris. Chaque année, 2,5 à 3 fois plus de nouveaux cas sont enregistrés par rapport au reste de la France.

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