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Les étapes du grand débat, né de la crise des “gilets jaunes”

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Les étapes du grand débat, né de la crise des “gilets jaunes”

Les grandes étapes, depuis fin novembre, du grand débat national voulu par Emmanuel Macron face à la crise des “gilets jaunes”, et dont une synthèse est attendue lundi.

– L’annonce –

Le 27 novembre 2018, dix jours après le début de la crise des “gilets jaunes”, le chef de l’Etat annonce “une grande concertation de terrain sur la transition écologique et sociale”.

Le 10 décembre, il l’élargit à d’autres thèmes: représentation politique, mode de scrutin, prise en compte du vote blanc, rôle des maires, décentralisation, organisation de l’Etat.

Il faudra aussi “aborder” la question de l’immigration, dit-il, suscitant des critiques jusque dans la majorité.

Finalement, le grand débat, du 15 janvier au 15 mars (date officielle initiale), comporte quatre thèmes: transition écologique, fiscalité, organisation de l’Etat, démocratie et citoyenneté, dont l’immigration.

– Jouanno claque la porte –

Le 8 janvier 2019, la présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP), Chantal Jouanno, se “retire du pilotage” du débat à la suite d’une polémique sur son salaire élevé, mais aussi de tensions avec l’exécutif qu’elle accuse de vouloir transformer la consultation en “opération de communication”.

Le 9, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux prévient qu'”il n’est pas question de revenir sur des avancées dans notre droit”, comme “l’IVG, la peine de mort, le mariage pour tous”.

Le 13, dans une “Lettre aux Français”, le chef de l’Etat appelle à participer activement au débat, tout en traçant des lignes rouges comme la suppression de l’ISF.

Les ministres Emmanuelle Wargon et Sébastien Lecornu sont chargés d’animer la consultation et cinq “garants” de l’indépendance sont nommés.

– Coup d’envoi –

L’Association des maires ruraux de France (AMRF) remet le 14 janvier à M. Macron une synthèse des cahiers de doléances déposés depuis début décembre dans les communes. “Le pouvoir d’achat”, “la justice sociale” et le “sentiment d’abandon en matière de services publics” reviennent le plus souvent.

Le lendemain, M. Macron donne dans la commune de Grand Bourgtheroulde (Eure), devant 600 maires normands, le coup d’envoi du débat sous forme d’un échange-marathon de plus de six heures. Mettant en sourdine les réformes et son agenda international, il sillonne ensuite la France en animant une quinzaine de longs débats, retransmis par les chaines d’information continue.

Le 21 est ouvert un site internet où chacun peut contribuer par écrit.

Un référendum “ne peut pas être le seul point de sortie” du grand débat, prévient le Premier ministre Edouard Philippe.

– Critiques –

Dans l’opposition, LFI dénonce une “campagne électorale déguisée que l’Elysée est en train de s’offrir grâce aux moyens de l’État et aux frais du contribuable”.

Le 6 février, Edouard Philippe reçoit les partenaires sociaux pour un bilan intermédiaire boycotté par la CGT et Solidaires. L’exécutif consulte aussi les partis.

Dix-huit “conférences citoyennes régionales” sur les quatre thèmes sont programmées du 15 au 23 mars. L’Assemblée nationale prend le relais avec des débats du 1er au 3 avril.

Mais seuls 38% des Français estiment que la décision du chef de l’Etat de convoquer un grand débat national est “la bonne réponse à apporter”, selon un sondage Viavoice du 4 mars.

– Attentes et mises en garde-

Le 10 mars M. Lecornu indique que M. Macron clôturera les débats en avril, puis ses propositions “se déploieront jusqu’à l’été”. Selon lui, “il y a eu 10.000 réunions en deux mois, 1,4 million de contributions sur la plateforme dédiée, 16.000 cahiers déposés dans les mairies”.

le 12 mars, les “garants” du grand débat déplorent les interventions répétées d’Emmanuel Macron et de membres de gouvernement dans la consultation, qui ont selon eux pu renforcer la méfiance des Français.

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) saisi par l’opposition confirme que les interventions du Président dans le cadre du grand débat rentrent dans le décompte du temps de parole de l’exécutif pour la campagne des Européennes.

Le 18 mars, Emmanuel Macron débat à l’Elysée devant 60 intellectuels. Le 4 avril, le débat qui clôt en Corse le marathon présidentiel est boycotté par les nationalistes.

Après la synthèse de lundi, le chef de l’Etat devrait annoncer des premières mesures à la mi-avril, puis égrener des décisions jusqu’à l’été, selon l’Elysée.