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Les États-Unis n’excluent pas un dialogue direct avec la Corée du Nord

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Les États-Unis n’excluent pas un dialogue direct avec la Corée du Nord

Les États-Unis n’excluent pas un dialogue direct avec le régime nord-coréen à propos du programme nucléaire de Pyongyang, a déclaré le secrétaire d’État Rex Tillerson vendredi dans une interview à la radio publique américaine NPR.

«Clairement, ce serait la manière dont nous aimerions résoudre cela», a-t-il dit, interrogé sur d’éventuelles négociations directes avec le régime nord-coréen.

Mais le régime de Pyongyang doit être prêt à discuter de la dénucléarisation de la péninsule coréenne et pas seulement d’un gel de son programme nucléaire, a-t-il dit à quelques heures d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la Corée du Nord.

«Notre but est le même que celui de la Chine, c’est une dénucléarisation de la péninsule coréenne», a-t-il repris. «Et j’ajouterai rapidement que nous avons fait notre part, nous avons retiré nos armes nucléaires de la péninsule coréenne. Il est temps que la Corée du Nord supprime ses armes (nucléaires) également».

«C’est notre objectif, notre seul objectif», a encore insisté Rex Tillerson, qui espère pousser la Chine à mieux contrôler son allié communiste.

Arrivée au pouvoir le 20 janvier et après des semaines de menaces réciproques – notamment l’évocation par Washington d’une action militaire -, l’administration de Donald Trump a mis de l’eau dans son vin ces derniers jours en semblant écarter, pour l’instant, le recours à la force et privilégier la diplomatie.

«Nous avons été très clairs sur nos objectifs», a encore déclaré le secrétaire d’État. «Nous ne cherchons pas un changement de régime, nous ne cherchons pas un effondrement du régime, nous ne cherchons pas une réunification accélérée de la péninsule. Nous cherchons une dénucléarisation de la péninsule coréenne».

Le président américain a rappelé jeudi sa préférence pour une solution politique, tout en soulignant le risque de confrontation militaire.

Rex Tillerson doit présider dans la matinée sa toute première réunion ministérielle des 15 pays membres du Conseil de sécurité, consacrée à Pyongyang. Il verra ensuite en tête-à-tête son homologue chinois Wang Yi.

Séoul dit non à Trump qui lui demande de payer le bouclier antimissile

Séoul a balayé vendredi des propos du président américain Donald Trump estimant que la Corée du Sud devait payer pour un bouclier antimissile américain, à un milliard de dollars, en cours d’installation face aux menaces nord-coréennes.

Les premiers éléments du système Thaad (Terminal High Altitude Area Defense) sont déjà arrivés sur un parcours de golf du comté de Seongju, à 250 kilomètres au sud de Séoul, suscitant la colère de Pékin dans un contexte de fortes tensions dans la péninsule.

Des responsables américains ont dit que le bouclier serait opérationnel dans les «prochains jours».

«J’ai informé la Corée du Sud qu’il serait approprié qu’ils payent. C’est un système à un milliard de dollars», a déclaré M. Trump à l’agence Reuters: «C’est phénoménal, ça détruit des missiles direct dans le ciel».

Washington et Séoul sont liés par un traité de sécurité depuis la guerre de Corée (1950-53) et plus de 28 000 soldats américains sont déployés au Sud.

Séoul a répliqué qu’aux termes de l’accord sur la présence militaire américaine dans le pays, le Sud fournit le terrain du système Thaad et les infrastructures, tandis que Washington doit payer pour son déploiement et son fonctionnement.

«Il n’y a pas de changement dans cette position de base», a dit le ministère sud-coréen de la Défense dans un communiqué.

Les tensions se sont considérablement aggravées ces derniers temps dans la péninsule après une série de tirs de missiles par Pyongyang et les avertissements de Washington selon lesquels l’option militaire était sur «la table».

Modérer les ardeurs

M. Trump a déclaré qu’il y avait «une chance» de «gros gros conflit» avec la Corée du Nord, ce qui ferait courir à la Corée du Sud, dont la capitale est à portée de l’artillerie de Pyongyang, le risque de pertes humaines gigantesques.

Les États-Unis viennent toutefois de dire qu’il était nécessaire de renforcer les sanctions contre Pyongyang, laissant entrevoir la possibilité d’une reprise de dialogue. Le chef du commandement américain dans le Pacifique, l’amiral Harry Harris, a dit qu’il fallait ramener le régime reclus «à la raison, pas le mettre à genoux».

La Maison-Blanche souhaite également que la Chine en fasse plus pour modérer les ardeurs nucléaires de son allié. Le chef de la Maison-Blanche a estimé que le président chinois Xi Jinping faisait «beaucoup d’efforts» en ce sens.

Mais Pékin est furieux du déploiement du Thaad, qui menace d’après lui l’équilibre régional et ses propres capacités balistiques.

Sur Twitter, certains internautes ironisaient: «Alors, il veut commencer une guerre avec la Corée du Nord et que ce soit la Corée du Sud qui paie».

Ce bouclier est supposé pouvoir intercepter et détruire les missiles nord-coréens à courte et moyenne portée durant la phase terminale de leur vol.

Les Sud-Coréens sont partagés sur le sujet, seuls 51,8% se déclaraient favorables au Thaad dans un sondage Korea Research de mars.

Un accord «horrible»

La Corée du Sud a été frappée de plein fouet par une série de mesures adoptées par Pékin, apparemment en représailles.

La Chine a interdit aux groupes de touristes chinois de se rendre en Corée du Sud, plombant l’industrie locale du tourisme. Le nombre de touristes chinois a chuté de 40% en mars.

Le géant du commerce Lotte a dû fermer 85 de ses 99 magasins chinois en raison d’appels au boycottage. C’est ce groupe qui a fourni le terrain de golf accueillant le bouclier antimissile. D’après les estimations, Lotte devrait essuyer des pertes accumulées de l’ordre d’un milliard de dollars pour le seul premier semestre.

La Export-Import Bank of Korea vient d’estimer que la Corée du Sud pourrait perdre jusqu’à 16 000 milliards de wons (14 milliards de dollars) de revenus – recul des échanges et du nombre de touristes chinois – sur les deux prochaines années.

Dans son entretien avec Reuters, M. Trump dit qu’il va renégocier ou mettre fin à un traité de libre-échange avec Séoul, entré en vigueur en 2012, Ce sujet, évoqué pendant la campagne au grand dam de Séoul, semblait avoir disparu du radar. Mais «c’est inacceptable, c’est un accord horrible conclu par Hillary (Clinton)», a-t-il dit.

AFP

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