Un chanteur soufi, très populaire au Pakistan, a été abattu par balles dans les rues de Karachi. Son enterrement a été très suivi et ce, par toutes les communautés.
Ce 23 juin, des milliers de Pakistanais ont assisté ce 23 juin dans les rues de Karachi aux funérailles d’un célèbre chanteur soufi abattu la veille, Amjad Sabri. Un acte que la police n’a pas hésité à qualifier d'”acte de terrorisme” sans donner davantage de précision.
Des chaînes de télévision ont retransmis l’enterrement en direct.
Amjad Sabri se rendait en voiture dans un studio de télévision pour un programme spécial Ramadan lorsque deux deux individus, à moto, ont fait feu. Un de ses proches, Saleem Sabri, a été grièvement blessé.
Un homme affirmant combattre au sein d’une branche méconnue des talibans locaux a revendiqué l’attaque, mais l’assertion reste incertaine.
Cette tragédie a, du moins, fait naître un moment d’unité parmi le peuple pakistanais. Des milliers d’hommes et femmes, sunnites comme chiites, se sont rassemblés sur une grande avenue de la mégalopole portuaire de Karachi, pour rendre hommage à la musique d’Amjad Sabri, de confession soufi, que sa personnalité, humble et généreuse, a rendu populaire.
Une marée humaine en deuil a entouré l’ambulance transportant la dépouille. Des participants arboraient des brassards noirs, d’autres des turbans de couleur en fonction de leur affiliation religieuse.
Amjad Sabri chantait un répertoire religieux traditionnel d’inspiration soufi. Or, certains groupes islamiques radicaux dont les talibans considèrent le soufisme, une branche mystique de l’islam vénérant des saints et associant la musique au culte, comme une hérésie.
Sources : BFMTV/AFP