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Les Japonais s’apprêtent à donner une large majorité à Abe

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Les Japonais s’apprêtent à donner une large majorité à Abe

Les Japonais s’apprêtaient dimanche matin à se rendre dans les bureaux de vote pour des législatives anticipées déclenchées par le chef du gouvernement Shinzo Abe, dont la coalition devrait emporter une large majorité.

Le Premier ministre nationaliste semble, selon les dernières estimations, en passe de gagner haut la main son pari, en s’assurant un nouveau mandat à la tête de la troisième économie du monde dans un contexte de menaces de la Corée du Nord.

Les bureaux de vote doivent ouvrir à 07H00 (22H00 GMT samedi). La brève campagne de 12 jours s?est achevée samedi, sous une pluie battante à Tokyo et dans la majeure partie du pays, où un typhon devrait entraîner vents forts et précipitations tout au long de la journée du scrutin, qui s’achèvera à 20H00 (11H00 GMT).

La participation pourrait en être affectée même si nombre d’électeurs ont voté par avance. Celle-ci est tombée sous 60% lors des deux dernières législatives avec un record à la baisse à 52,66% en décembre 2014.

La coalition du Parti libéral démocrate (PLD, droite) de M. Abe avec le parti Komeito devrait remporter environ 300 des 465 sièges de l’assemblée, selon une projection du quotidien économique Nikkei.

La victoire permettrait à M. Abe de rester aux commandes de la troisième économie du monde jusqu’en 2021.

Loin derrière, le Parti de l’espoir (droite) de la charismatique gouverneure de Tokyo Yuriko Koike et le Parti démocrate constitutionnel (centre gauche), fraîchement créés, obtiendraient chacun une cinquantaine de sièges.

Dans un dernier discours enflammé dans le quartier commerçant d’Akihabara à Tokyo, M. Abe s’est engagé samedi à contrer les menaces de la Corée du Nord, qui a parlé de “couler” l’archipel, au-dessus duquel elle a déjà tiré des missiles.

“Ce qu’il faut c’est une diplomatie forte”, a-t-il dit promettant de travailler tant avec le président américain Donald Trump qu’avec le dirigeant russe Vladimir Poutine. “Lorsque la Corée du Nord nous menace sciemment et avive les tensions, il ne faut pas hésiter”.

“Nous ne devons pas en rester au statu quo de la politique flasque qui n’est pas parvenue à mener des réformes drastiques et nécessaires”, a lancé pour sa part Mme Koike dans un discours de campagne.

– ‘Sans capitaine’ –

Pris dans des scandales de favoritisme qui ont pesé sur sa cote de popularité, affaibli par une défaite historique de son parti à l’assemblée de la ville de Tokyo en juillet face à Mme Koike, M. Abe, 63 ans, a joué fin septembre la carte de la dissolution de la chambre basse, plus d’un an avant le scrutin prévu.

Il prenait ainsi de court une opposition faible et morcelée pour tenter de faire peau neuve. Mme Koike a alors créé la surprise en annonçant qu’elle prenait la tête d’un nouveau mouvement politique.

Cette femme de droite de 65 ans, ex-vedette de la télévision au sens aigu de la communication, ancienne ministre de M. Abe et elle aussi nationaliste, a ainsi animé soudain une scène politique japonaise léthargique et précipité sa recomposition.

Le principal parti d’opposition, le Parti démocrate, s’est défait, partiellement absorbé par le Parti de l’espoir, tandis qu’un ex-ténor, Yukio Edano, défenseur de son aile gauche, créait le Parti démocrate constitutionnel du Japon.

Mais la gouverneure a vite perdu de son élan en ne se présentant pas au Parlement, dans un pays où la Constitution impose que le Premier ministre soit choisi parmi députés ou sénateurs.

“Tout parti, pour être crédible, doit avoir un candidat au poste de Premier ministre. Ce devait être elle. Or elle a reculé et l’on a un navire soudain sans capitaine”, a déclaré à l’AFP Michael Cucek, professeur à l’Université Temple de Tokyo.

Elle devait d’ailleurs être dimanche à Paris pour des réunions d’une quarantaine de maires de grandes villes du monde.

– Amender la Constitution? –

Face au vieillissement de la population, à la déflation qui mine l’économie depuis deux décennies et à une croissance poussive, M. Abe vante sa politique de relance “abenomics” faite de largesses budgétaires et d’une politique monétaire consistant à alimenter le marché en liquidités.

Yuriko Koike lui oppose ce qu’elle a appelé les “yurinomics”. Elle lui reproche de ne pas mener de réformes structurelles et promet de geler un projet de hausse de la TVA. Elle se distingue aussi par sa volonté de mettre fin au nucléaire après le traumatisme de l’accident de la centrale de Fukushima en 2011.

Elle est comme M. Abe favorable à un amendement de la Constitution pacifiste, dictée en 1947 par les États-Unis après la reddition du Japon à la fin de la Seconde Guerre mondiale, dont l’article 9 consacre la renonciation “à jamais” à la guerre. Le Parti démocrate constitutionnel est contre.

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