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Les Moldaves élisent leurs députés, les pro-européens favoris

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Les Moldaves élisent leurs députés, les pro-européens favoris
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Les Moldaves se rendent aux urnes dimanche pour élire leurs députés, des législatives anticipées convoquées par la nouvelle présidente pro-européenne Maia Sandu qui espère renforcer son pouvoir face à ses rivaux prorusses.

Après sa large victoire en novembre 2020 à l’élection présidentielle devant le sortant Igor Dodon, Mme Sandu, 49 ans, a besoin de prendre le contrôle du Parlement pour mettre en oeuvre sa politique, centrée sur la lutte contre la corruption et le rapprochement avec l’Union européenne.

Le scrutin va se jouer entre le parti Action et solidarité (PAS, centre-droit) de la cheffe de l’Etat, donné gagnant par les sondages, et le bloc des socialistes et communistes (BESC) mené par l’ex-président Dodon.

Vers 17H00 locales (14H00 GMT), quatre heures avant la fermeture des bureaux de vote, la participation dépassait 38%. Selon les médias moldaves, la police a fait état de violations isolées du code électoral alors que les premiers résultats sont attendus dans la nuit. Il s’agit pour ces élections d’élire 101 députés pour quatre ans.

“J’ai voté pour qu’on mette de l’ordre dans notre pays, pour qu’on se débarrasse de ceux qui ont pillé notre pays pendant tant d’années”, a déclaré Mme Sandu aux journalistes à la sortie de son bureau de vote de Chisinau, où elle a été accueillie par des applaudissements.

M. Dodon, cité par les médias moldaves, a lui affirmé “avoir voté pour une équipe qui pourra réunir le pays et ne provoquera pas de nouveaux conflits”.

L’issue du vote déterminera si la Moldavie sera “abandonnée au contrôle” de l’Occident, a-t-il poursuivi, attaque à peine voilée visant la cheffe de l’Etat.

Comptant parmi les pays les plus pauvres d’Europe, la Moldavie est secouée depuis son indépendance de l’URSS en 1991 par des crises politiques à répétition et doit gérer un conflit gelé en Transdniestrie, un territoire séparatiste soutenu par Moscou qui échappe à son contrôle.

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Ses 2,6 millions d’habitants sont historiquement divisés entre ceux souhaitant des relations étroites avec la Russie et ceux qui tournent leur regard vers l’UE.

Mais les Moldaves sont unanimes à se dire fatigués des scandales de corruption dont le plus retentissant en 2015 portait sur la disparition d’un milliard de dollars – l’équivalent de 15% du PIB – des caisses de trois banques.

– “Chasser les voleurs” –

“Après tant d’années, ce pays a finalement l’espoir de chasser les voleurs qui s’y sont bien installés grâce à l’argent russe, et élire les gens qui serviront le pays honnêtement”, a lancé à l’AFP Natalia, une habitante de Chisinau de 29 ans, après avoir voté pour le parti de Mme Sandu.

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“Nous pensons qu’il y aura la paix et le calme dans le pays”, affirme de son côté Mikhaïl Vasile, un constructeur de 63 ans: “Je souhaite que (les jeunes) n’aillent pas à l’étranger et restent pas ici, qu'”il y ait des emplois”.

La diaspora, qui représente plus d’un tiers des électeurs dans ce pays touché par une très forte émigration, pourrait augmenter considérablement le score de Mme Sandu après l’avoir largement soutenue à la présidentielle.

Pour nombre de ses compatriotes, cette ex-économiste de la Banque mondiale est la première personnalité politique à atteindre le sommet de l’Etat en “préservant une réputation d’honnêteté” et “un symbole de changements”, explique le politologue Alexei Tulbure.

Dans le sud-est du pays, des dizaines de personnes faisaient la queue malgré une chaleur de plomb à l’entrée des bureaux de vote réservés aux électeurs vivant en Trandniestrie séparatiste, a constaté un photographe de l’AFP.

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Pour de nombreux analystes, le vote de dimanche devrait dans tous les cas diminuer l’influence russe. “La majorité parlementaire sera pro-européenne et l’influence russe faiblira”, prédit le politologue basé à Kiev Sergiy Gerasymchuk.

Maia Sandu a déjà irrité le Kremlin en disant vouloir remplacer la garnison russe basée en Trandniestrie par des observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).