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Les Sud-Coréens affichent leur confiance en allant massivement voter malgré l’épidémie

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Les Sud-Coréens affichent leur confiance en allant massivement voter malgré l’épidémie

Prise de température générale, isoloirs spéciaux pour les électeurs fiévreux, bureaux de vote dédiés aux personnes en quarantaine… Les Sud-Coréens sont sortis mercredi en nombre pour aller élire leurs députés, en dépit de la menace du nouveau coronavirus.

La Corée du Sud est un des premiers pays confrontés à l’épidémie qui organise malgré tout des élections nationales. Des mesures drastiques ont été prises pour permettre la tenue du scrutin.

Les bureaux de vote ont ouvert à 06H00 (21H00 GMT mardi) pour les 43,9 millions d’électeurs appelés aux urnes.

Le port du masque est obligatoire pour les électeurs qui, dans les files d’attente aux abords des bureaux de vote, sont tenus de se tenir au minimum à un mètre les uns des autres.

Leur température est prise de façon systématique. Tous doivent se frotter les mains avec du gel hydro-alcoolique avant d’enfiler des gants en plastique. Ceux qui présentent de la fièvre sont dirigés vers un isoloir spécial qui est désinfecté après chaque utilisation.

“C’est très bien organisé”, a salué Kim Gwang-woo, 80 ans. “Les gens gardent leurs distances et tout le monde porte des gants.”

– Vote en quarantaine –

La Corée du Sud a été l’un des premiers pays massivement touchés par le coronavirus après la Chine, où l’épidémie est apparue.

Elle fut même un temps le deuxième plus important foyer de contamination au monde. Mais elle est parvenue à inverser la tendance grâce à une stratégie de dépistage massif et d’investigation poussée sur les personnes entrées en contact avec les malades.

Mercredi, Séoul a pour la septième journée d’affilée annoncé un bilan quotidien inférieur à 40 nouvelles contaminations (27 cas sur 24 heures). Au total, 11.000 personnes ont été infectées en Corée du Sud, dont 225 sont mortes.

Les personnes actuellement en quarantaine à domicile auront le droit, si elles ne présentent pas de symptômes, de sortir pour aller voter juste après la fermeture des bureaux à 18H00. Elles devront être rentrées chez elles à 19H00.

Des bureaux de vote dédiés ont par ailleurs été mis en place ce week-end dans huit centres de quarantaine.

Mais dans les faits, quiconque est en quarantaine chez lui et présente des symptômes est effectivement privé de son droit de vote.

La pandémie de Covid-19 a forcément eu un impact sur la campagne, les candidats renonçant aux poignées de main et à la traditionnelle distribution de tracts. Beaucoup se sont rabattus sur les réseaux sociaux pour entrer en contact avec leurs électeurs.

– Moon sans doute conforté –

Selon un sondage réalisé la semaine dernière par Gallup Korea, 27% des électeurs sont réticents à se rendre aux urnes à cause de l’épidémie.

Mais 72% ont dit n’avoir aucune inquiétude, et une forte participation est attendue, d’autant que 11,7 millions de personnes, dont le président Moon Jae-in, ont voté par anticipation le week-end dernier.

Et à 15H00, la participation était déjà de 56,5%, soit dix points de plus qu’à la même heure lors des élections de 2016.

La présidence de M. Moon n’est pas en jeu car le chef de l’Etat est élu lors d’un scrutin distinct. Mais les législatives sont souvent considérées en Corée du Sud comme un référendum sur l’action du président et M. Moon a de grandes chances de se voir conforté lors de ce scrutin.

Il y a quelques mois, il était la cible de nombreuses critiques en raison du ralentissement économique et de l’enlisement des négociations avec le Nord, dont il était un ardent défenseur.

Mais sa cote de popularité, tombée à 41% d’opinions favorables fin janvier, était à 57% la semaine dernière, selon Gallup. Une remontée due essentiellement à sa gestion de la crise sanitaire.

“La Corée du Sud a montré des capacités extraordinaires pour contenir (le virus), si on compare avec la façon dont l’épidémie a été gérée ailleurs”, déclare Kim Ki-chul, 33 ans, venu déposer son bulletin. Il explique que la baisse des cas de contamination l’a encouragé à sortir voter.

L’épidémie a d’abord plombé le gouvernement, observe Hahn Kyu-sup, professeur à l’Université nationale de Séoul, en référence à la phase, fin février, durant laquelle le nombre de cas a explosé.

“Mais désormais, au moment où le virus se propage dans d’autres pays, comme les avis sont favorables concernant la façon dont la Corée du Sud a géré la crise, l’épidémie joue en faveur du gouvernement.”

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