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Les Suisses rejettent l’interdiction des pesticides de synthèse

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Les Suisses rejettent l’interdiction des pesticides de synthèse
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Les Suisses refusent d’interdire à une large majorité les pesticides de synthèse, mais acceptent de renforcer la lutte contre le terrorisme, des mesures pourtant décriées notamment par l’ONU, selon les premières projections à l’issue du vote.

Ces premières tendances, données par l’institut de sondage gfs.bern pour la télévision publique peu après la fermeture des bureaux de vote, confirment les sondages réalisés ces dernières semaines. Les résultats définitifs ne seront connus qu’en début de soirée.

Aucun grand pays n’a jusqu’à présent interdit les pesticides de synthèse. Ailleurs dans le monde, le Bhoutan avait annoncé il y a quelques années vouloir devenir le premier pays au monde à vivre d’une agriculture “100% bio”.

En Suisse, les électeurs ont refusé dimanche d’engager leur pays – qui abrite un des plus grands fabricants de produits phytosanitaires, le groupe bâlois Syngenta, racheté en 2017 par le géant chinois ChemChina – sur cette voie.

Ils devaient se prononcer dimanche sur deux initiatives populaires anti-pesticides.

Un premier texte, qui demandait l’interdiction des pesticides de synthèse dans un délai de dix ans, ainsi que de toute importation de denrées alimentaires produites à l’étranger à l’aide de ces produits ou en contenant, a été rejeté à 61%, selon les premières projections.

Férocement combattue dans les campagnes, l’interdiction a également été rejetée dans la ville de Genève.

Une autre initiative – également rejeté à 61% – prévoyait que le versement de subventions de la Confédération aux agriculteurs soient versés uniquement aux exploitations qui n’utilisent pas de pesticides, bannissent l’utilisation préventive ou régulière d’antibiotiques et sont en mesure de nourrir leurs animaux avec le fourrage qu’elles produisent elles-mêmes.

Les écologistes et la gauche avaient apporté leur soutien aux deux initiatives, mais les électeurs ont préféré suivre le gouvernement, pour qui l’interdiction des pesticides de synthèse nuirait à la souveraineté alimentaire du pays.

– Terrorisme et droits humains –

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Selon les projections, une majorité des électeurs (57%) a en revanche apporté son soutien dimanche à la loi sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme, malgré les mises en garde de nombreux acteurs, y compris de l’ONU et Amnesty International.

Cette loi donne à la police les moyens d’agir plus facilement à titre préventif face à un “terroriste potentiel”.

La police pourra mieux les surveiller, limiter leurs déplacements et les obliger à participer à des entretiens. Tout ceci dès l’âge de 12 ans. A partir de 15 ans, les personnes pourront par ailleurs être assignées à résidence pendant neuf mois, moyennant l’approbation d’un tribunal.

Les opposants de gauche à la loi estiment qu’elle ne respecte pas les droits fondamentaux et les droits de l’homme, et qu’elle met en danger l’héritage du pays en matière de droits humains.

Le gouvernement assure que les droits fondamentaux seront garantis et fait valoir que les programmes de déradicalisation sont insuffisants face à la menace que représentent certaines personnes.

Même si la Suisse a été épargnée par les attentats jihadistes qui ont frappé l’Europe, la menace reste “élevée” selon les autorités, qui ont fait valoir qu'”en 2020 deux attaques au couteau, probablement à +motivation terroriste+, ont eu lieu”, à Morges et Lugano.

– CO2 et Covid –

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Moins controversés, deux autres textes sont aussi soumis au vote: la révision de la loi sur le CO2 et la loi Covid.

Sur le CO2, aucune tendance claire ne se détache pour l’instant, selon gfs.bern.

Cette loi comprend différentes mesures destinées à réduire encore les émissions de ces gaz à effet de serre d’ici 2030. Elle encourage par des incitations financières les comportements respectueux du climat, comme la pose de bornes de recharge pour véhicules électriques et la commercialisation de véhicules consommant moins d’essence ou de diesel.

La loi prévoit aussi d’augmenter la taxe sur le mazout et le gaz naturel, ainsi que l’introduction d’une taxe sur les billets d’avion sur chaque vol au départ de la Suisse.

Selon les opposants au texte, ces mesures coûtent cher et toucheraient surtout les revenus bas et moyens et les personnes aimant voyager.

Selon les projections, une majorité de Suisse (61%) a par ailleurs approuvé dimanche la loi contre le Covid-19 qui a donné au gouvernement des compétences supplémentaires pour lutter contre l’épidémie et pour en atténuer les effets sur la société et l’économie.