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L’Etat espère un accord sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie

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L’Etat espère un accord sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie
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Le gouvernement espère sortir avec un accord mercredi des discussions entre indépendantistes et loyalistes sur l’avenir politique de la Nouvelle-Calédonie, où un ultime référendum d’autodétermination doit avoir lieu.

Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu présente en conseil des ministres le résultat des négociations menées durant une semaine par des élus calédoniens à l’invitation de Jean Castex.

Selon plusieurs sources, un accord sur la question épineuse de la date du troisième et dernier référendum d’autodétermination a été trouvé, ainsi que sur le calendrier d’après référendum, qu’il soit remporté par les indépendantistes ou les loyalistes.

La possibilité que cette consultation ait lieu le 12 décembre circule depuis mardi soir dans l’entourage des délégations. Selon Le Monde, quel que soit son résultat, elle sera suivie d’une transition de deux ans.

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En cas de victoire du oui, cela permettra de se préparer à l’exercice de la pleine souveraineté. En cas de victoire du non, il faudra élaborer un nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie, qui devra être approuvé par un référendum des électeurs calédoniens, selon le quotidien.

Mais l’Union calédonienne (UC), seule branche du FLNKS présente aux discussions, a rappelé mercredi dans un communiqué que la déclaration que fera l’Etat à l’issue du conseil des ministres sera une “déclaration unilatérale (qui) reflètera et exprimera les intentions de l’Etat en cas de oui et en cas de non”. “L’Etat assume ses positions et il le fait librement. La position de l’Etat ne nous engage pas. Elle n’a pas été validée par notre délégation.”

– “L’option qu’on ne souhaitait pas” –

Pour Victor Tutugoro, un des chefs de file de l’Union nationale pour l’indépendance (UNI, signataire de l’accord de Nouméa), absent des négociations, la date du 12 décembre 2021, “c’est l’option qu’on ne souhaitait pas”. “Nous estimons que pendant la période qui a été choisie il n’y aura personne à plein temps dans les ministères ou dans le gouvernement pour discuter en face des résultats, car les gens seront en campagne”, a-t-il déclaré à la chaîne de télévision Caledonia.

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La question de la date du troisième référendum était une pierre d’achoppement pour les deux parties. Les indépendantistes n’en voulaient pas avant septembre 2022 alors que les non-indépendantistes le réclamaient “au plus vite”.

“Nous souhaitons dégager l’horizon des Calédoniens et que cette dernière consultation de l’accord de Nouméa puisse être organisée le plus rapidement possible”, indique ainsi Virginie Ruffenach, cheffe du groupe loyaliste Avenir en confiance au congrès.

Le sénateur loyaliste Pierre Frogier (LR) avait d’ailleurs mis la pression sur le gouvernement dès le premier jour en déclarant qu’il ne participerait pas aux discussions si le gouvernement ne définissait pas une date.

“Dans la mesure où ce référendum n’a pas lieu le plus tôt possible, c’est-à-dire avant l’échéance présidentielle, cela voudra dire que ce gouvernement aura basculé dans le camp des indépendantistes”, avait-il insisté.

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Car l’UC demandait, elle, que cette consultation ait lieu en 2022, après la présidentielle. “Il faut se laisser le temps de partager, de travailler sur le document” remis par le gouvernement, expliquait son vice-président Gilbert Tyuienon.

Les discussions menées depuis le 26 mai ont permis aux deux camps d’envisager ensemble les conséquences pratiques du vote, quel que soit le résultat. Même en cas de nouvelle victoire du non à l’indépendance, il s’agirait pour les acteurs politiques de réinventer l’avenir des institutions et leurs liens avec l’Etat, aujourd’hui régis par l’accord de Nouméa dont la fin est programmée à l’issue du troisième référendum.

L’écart entre partisans et adversaires de l’indépendance s’est nettement resserré lors du deuxième référendum de 2020, par rapport au premier qui avait eu lieu en 2018. Les loyalistes ont reculé de 56,7% à 53,3%, tandis que les indépendantistes sont montés de 43,3% à 46,7%.