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L’ex-directeur de campagne de Trump va-t-il finir sa vie en prison ?

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L’ex-directeur de campagne de Trump va-t-il finir sa vie en prison ?

L’ancien directeur de campagne de Donald Trump passera-t-il le restant de ses jours en prison? Paul Manafort, bientôt 70 ans, sera fixé jeudi sur sa peine après avoir été reconnu coupable de fraudes lors du premier procès né de la tentaculaire enquête russe.

Le ministère américain de la Justice a recommandé d’imposer entre 19 et 24 ans de prison à l’ancien lobbyiste, qu’un jury populaire a déclaré coupable de fraudes bancaire et fiscale à l’issue d’un procès très médiatisé l’été dernier à Alexandria, en Virginie.

Cet homme dont les goûts de luxe ont pimenté des audiences plutôt arides –il a un jour déboursé 15.000 dollars pour une veste en peau d’autruche et fait tailler un bosquet en forme de son initiale “M”– a perdu de sa superbe depuis son arrestation en juin 2018.

Lors d’une audience procédurale, il était apparu en fauteuil roulant et combinaison de prisonnier. Ses avocats, arguant qu’il souffre de la goutte et qu’il est empli de “remords”, ont demandé une certaine clémence pour leur client.

Le procureur spécial Robert Mueller, qui enquête sur une possible collusion entre Moscou et l’équipe de campagne de Donald Trump lors de la présidentielle de 2016, a contré leurs arguments dans un document transmis mardi au juge T.S. Ellis chargé de fixer la sentence.

Paul Manafort “cherche à faire porter la faute sur les autres”, n’a pas prouvé qu’il ne pourrait pas recevoir les soins adaptés en prison et présente un “risque de récidive”, a écrit le procureur Mueller. Pour lui, il n’y a “aucune raison de ne pas appliquer une peine proportionnée à sa conduite criminelle”.

– Liens en Ukraine –

En enquêtant sur les ingérences russes dans l’élection américaine de 2016, Robert Mueller s’est naturellement intéressé à Paul Manafort, qui a dirigé pendant deux mois la campagne de Donald Trump, mais a aussi entretenu des relations d’affaires avec des Ukrainiens proches de Moscou.

Dans ce cadre, l’ancien chef du FBI a débusqué les preuves de malversations financières antérieures à 2016, notamment la dissimulation au fisc de plus de 55 millions de dollars sur une trentaine de comptes à l’étranger. Il a également établi que Paul Manafort avait trompé des banques sur ses finances pour obtenir des prêts.

Ce sont ces fraudes qui ont été jugées en août dernier à Alexandria.

Le procureur Mueller a aussi démontré que Paul Manafort avait dissimulé ses activités de conseil pour l’ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch, soutenu par Moscou, en infraction des règles encadrant les activités de lobbying.

Ce volet fait l’objet d’une procédure distincte devant un tribunal fédéral de Washington. Dans ce dossier, M. Manafort a accepté en septembre de plaider coupable et de coopérer avec Robert Mueller dans l’espoir d’une peine amoindrie.

Mais, selon la justice, il n’a pas tenu ses engagements et a continué à mentir aux enquêteurs, notamment sur ses liens avec un ancien associé, Konstantin Kilimnik, soupçonné par les Etats-Unis d’être lié aux services de renseignement russes. Il lui aurait notamment transmis des sondages électoraux pendant la campagne présidentielle.

– “Courage” –

Sa peine, dans cette seconde procédure, devrait être prononcée le 13 mars.

Seule lueur d’espoir pour Paul Manafort: Donald Trump a fait savoir qu’il n’excluait pas de lui accorder une grâce présidentielle.

En novembre, le milliardaire républicain avait loué le “courage” de son ancien directeur de campagne, l’un des rares selon lui à résister aux pressions de Robert Mueller, qu’il accuse de mener une injuste “chasse aux sorcières”.

Rien à voir avec son ancien homme de confiance Michael Cohen, qui s’est retourné contre Donald Trump une fois le procureur à ses trousses.

Poursuivi pour parjure, infraction au code électoral et fraude, l’ancien avocat personnel du magnat de l’immobilier a accepté de plaider coupable et a été condamné en décembre à trois ans de prison, une peine relativement clémente liée à sa collaboration avec les enquêteurs.

Depuis, Michael Cohen multiplie les déclarations à charge contre son ancien patron, qu’il a encore dépeint la semaine dernière lors d’une audition au Congrès comme un “escroc”, un “raciste” et un “tricheur”.