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L’Irlandais Paschal Donohoe prend la barre de l’Eurogroupe en pleine tempête

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L’Irlandais Paschal Donohoe prend la barre de l’Eurogroupe en pleine tempête

Le ministre irlandais des Finances Paschal Donohoe (centre-droit) a été élu jeudi par ses pairs de la zone euro à la présidence de l’Eurogroupe, un poste clé au moment où le continent affronte la pire récession de son histoire

“Je suis profondément honoré”, a twitté M. Donohoe juste après sa victoire. “Je me réjouis de travailler avec tous mes collègues de l’Eurogroupe dans les années à venir pour assurer une reprise équitable et inclusive pour tous.”

L’Irlandais a été élu au second tour face à l’Espagnole Nadia Calvino, membre d’un gouvernement de gauche, qui bénéficiait pourtant des soutiens de la France et de l’Allemagne.

Le troisième candidat, le libéral luxembourgeois Pierre Gramegna, s’était lui désisté à l’issue d’un premier tour.

M. Donohoe, qui doit prendre ses fonctions le 13 juillet, a immédiatement reçu les félicitations de l’actuel titulaire du poste, le Portugais Mario Centeno, qui laisse son fauteuil après une présidence jugée terne, et de la présidente de la banque centrale européenne, Christine Lagarde.

“Je me réjouis de travailler avec vous !”, a twitté la Française.

A 45 ans, le vainqueur est considéré comme un gestionnaire prudent, qui a ramené son pays dans le droit chemin budgétaire après une sévère récession.

Il pouvait se targuer avant le scrutin du “soutien total” du PPE, le parti qui réunit la droite au niveau européen.

Cette désignation, qui a eu lieu au cours d’une réunion par visioconférence des ministres ayant adopté la monnaie unique, était jugée cruciale à un moment où l’économie du continent est frappée de plein fouet par la pandémie de coronavirus.

– “Grosses oppositions” –

Elu pour deux ans et demi, le chef de l’Eurogroupe fait partie de ceux dont la voix compte à Bruxelles, aux côtés des présidents des trois grandes institutions de l’UE –Ursula von der Leyen (Commission), Charles Michel (Conseil), David Sassoli (Parlement)– et du chef de la diplomatie Josep Borrell.

Il a pour mission de présider les réunions mensuelles des ministres, dont l’objectif est d’assurer la coordination des politiques économiques nationales.

La tâche s’est révélée essentielle lors de la crise de la dette grecque. Elle l’est tout autant au moment où les Européens tentent de relancer en commun des économies durement touchées par le virus: selon Bruxelles, le PIB de la zone euro pourrait chuter de 8,7% en 2020.

Nadia Calvino, 51 ans, ancienne haute fonctionnaire de la Commission, était considérée comme favorite du scrutin, grâce au soutien de l’Allemagne et de la France, les deux principales économies de la zone euro.

En cas de victoire, elle serait devenue la première femme à présider l’Eurogroupe.

Mais elle a du faire face a “de grosses oppositions” des Pays-Bas et de plusieurs petits pays dans leur sillage, selon une source européenne.

Ses détracteurs jugeaient l’Espagnole inadaptée à un poste qui nécessite de forger des compromis entre les grands argentiers du Nord, adeptes de la discipline budgétaire, et ceux du Sud, à la réputation plus laxiste.

La question de sa nationalité était d’autant plus importante que les Européens sont en pleine négociation sur un plan massif de relance de l’économie de l’Union.

Or, deux fronts principaux s’opposent: les quatre pays dits “frugaux” –Pays-Bas, Autriche, ainsi que la Suède et le Danemark, hors zone euro– très réservés sur ce projet, et les pays du Sud, Espagne et Italie en tête, les grands bénéficiaires d’un plan qui prévoit un grand emprunt européen.

Pour Pierre Gramegna, 62 ans, un diplomate habitué à l’Eurogroupe, qu’il fréquente depuis 2013, il s’agit d’un deuxième échec, après sa défaite en 2017 face à Mario Centeno.

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