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L’Italie rouvre ses frontières : “Benvenuti” aux touristes

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L’Italie rouvre ses frontières : “Benvenuti” aux touristes

Benvenuti in Italia! Après un mois d’un prudent déconfinement, l’Italie a rouvert ses frontières aux touristes européens mercredi, nouveau pas vers la normalisation et la relance du tourisme à l’approche de l’été.

“Après des semaines d’énormes sacrifices, il y a de l’enthousiasme dans l’air, une vie sociale retrouvée”, s’est réjoui le Premier ministre Giuseppe Conte au cours d’une conférence de presse en début de soirée.

Dans les aéroports comme dans les gares, à Rome, Milan, Florence, Naples ou Venise, vols et liaisons internationales ont repris ou se sont accélérés pour retrouver un rythme presque normal.

“Je suis bien heureuse d’être là!”, souriait Régina, une touriste allemande quinquagénaire, juste débarquée à l’aéroport de Venise, avec son masque sur le nez. “C’est fantastique de ne voir presque personne”.

Ce mercredi marquait également le retour de la liberté de déplacement entre les 20 régions, du nord au sud de la péninsule. Une mesure attendue avec impatience par les Italiens, résumée par la presse sous le titre: “l’Italie libérée du lockdown”.

– “Faut savourer!”-

Selon les agences de presse locales, cette réouverture entre les régions a donné lieu à des embouteillages pour embarquer à bord des ferries à destination ou en provenance de Sicile, ou encore une grande affluence dans les gares, mais dans l’ordre et le respect des consignes sanitaires. Le nombre de trains a été triplé ce mercredi. L’activité est restée plutôt réduite dans les aéroports, notamment à Rome, a-t-on constaté, en attendant la remise en route complète de la machine

Les interdictions de grands rassemblements, l’obligation du port du masque dans les lieux clos et dans les transports publics demeurent, avec d’innombrables règles différentes selon les régions et les situations.

Traumatisée par ses 33.500 morts du Covid-19 en trois mois, l’Italie, néanmoins impatiente de retourner à la normalité comme de relancer son économie, se déconfine progressivement depuis début mai.

Commerces, cafés et terrasses ont rouvert, de même que la grande majorité des monuments et sites touristiques: Basilique Saint-Pierre et Colisée à Rome, Pompéi, tour de Pise, cathédrales de Milan et Florence, musées du Vatican, etc.

A l’image des canaux de Venise, où les gondoles attendent le client, ces monuments et musées célèbres restent pour le moment très peu fréquentés, si ce n’est par quelques visiteurs italiens, une anomalie dans ces lieux habituellement bondés de touristes venus de toute la planète.

A Rome, au pied de l’illustre Fontaine de Trévi, un couple de jeunes mariés profitait mercredi du peu d’affluence pour prendre la pose. “Il faut savourer ces moments”, souriait le mari: “à Rome, c’est rare!”.

La crise sanitaire “n’est pas terminée” a prévenu mardi, jour de Fête nationale, le président de la République Sergio Mattarella, qui a loué “l’unité” de son pays face à “l’ennemi invisible”.

“Les chiffres sont encourageants. L’urgence sanitaire est maintenant derrière nous”, a de son côté déclaré mercredi M. Conte. “Il faut maintenant faire face à l’urgence économique et sociale”, a-t-il souligné.

– Vendre la “marque Italie” –

L’Italie avait imposé un verrouillage économique début mars et avait alors vu le nombre de contaminations chuter régulièrement.

Le pays doit à présent essayer de se relever de sa plus grave récession depuis la Seconde Guerre mondiale, et il a un besoin crucial de voir revenir les touristes (13% du PIB).

L’enjeu est “désormais se concentrer sur +la marque Italie+”, a insisté le Premier ministre, ceci afin que la péninsule “redevienne cette destination désirée et sure pour les touristes du monde entier”.

L’enjeu dépasse largement les frontières italiennes, alors que l’Espagne, la Grèce et la France entendent elles aussi relancer leur secteur touristique en captant le plus possible de voyageurs étrangers.

Inquiètes d’une possible reprise de l’épidémie depuis la Lombardie, un moment épicentre européen de la maladie, la Suisse et l’Autriche gardent leur frontière italienne fermée, suscitant le mécontentement de Rome.

Le ministre des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, va mener cette fin de semaine une série de rencontres avec ses homologues européens, notamment avec le ministre français Jean-Yves Le Drian ce mercredi à Rome.

“L’objectif est de montrer à tous que l’Italie est prête à accueillir les étrangers, en sécurité et avec une transparence maximum des chiffres”, a déclaré M. Di Maio.

Mais le chemin reste long. Seuls 40 des 1.200 hôtels de Rome ont rouvert, indiquait lundi le Corriere della Sera.

A “l’Auberge du Sénat”, voisine du Panthéon de Rome, la réceptionniste constatait un peu de “mouvement”, mais “aucune réservation de l’étranger avant la mi-juin”.

Pour Mimmo Burgio, 62 ans, propriétaire d’un café près du Colisée, “on ne reverra pas les touristes étrangers avant fin août ou septembre. Chinois et Américains ne viendront pas. Les Européens ont peur, alors on attend les touristes italiens. Mais plutôt qu’à Rome, ils iront à la plage”, pronostique-t-il, résigné.

Pendant ce temps, l’application “Immuni” de traçage des contacts choisie par l’Italie pour endiguer la propagation du Covid-19 a été téléchargée par 500.000 personnes en 24 heures, ce qui la place en tête des téléchargements nationaux. Appréciée pour “sa simplicité et son utilité” selon le gouvernement, elle sera opérationnelle à partir du lundi 8 juin.

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