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L’ombre de Trump plane sur la course présidentielle française

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L’ombre de Trump plane sur la course présidentielle française

L’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche sur un programme populiste pèse sur la course présidentielle en France et nourrit les tensions entre les prétendants à l’investiture de la droite, face à une extrême droite remontée à bloc.

Jeudi, le premier ministre français Manuel Valls a jugé «possible» que Marine Le Pen, la candidate du Front national, gagne l’élection présidentielle en mai 2017, en alertant sur «le danger que représente l’extrême droite».

Le sujet «Trump» sera immanquablement abordé jeudi soir lors du dernier débat télévisé entre les sept candidats à la primaire de droite, avant le premier tour de scrutin prévu dimanche.

L’enjeu de cette primaire est de taille: de l’avis des sondeurs, le champion désigné de la droite devrait remporter l’élection présidentielle au second tour face à la présidente du Front national Marine Le Pen.

Les deux favoris, l’ex-premier ministre Alain Juppé et l’ex-président Nicolas Sarkozy, se présentent chacun comme le meilleur recours face à l’extrême droite, mais avec des stratégies radicalement opposées.

Prompt à capitaliser sur le rejet des élites et de la mondialisation, Nicolas Sarkozy, 61 ans, s’est autoproclamé «défenseur des déclassés», à rebours de son image de «président des riches» héritée de son passage à l’Élysée, entre 2007 et 2012.

Il a adopté une ligne très droitière censée répondre aux préoccupations des Français sur l’immigration, l’islam ou la sécurité, dans un pays traumatisé par une série d’attentats et inquiet face à la crise migratoire qu’affronte l’Europe.

«Combien de Brexit, combien d’élections américaines, combien de référendums européens perdus vous faudra-t-il pour qu’enfin vous entendiez la colère du peuple?», a lancé mardi l’ex-chef de l’État. Son objectif: séduire le noyau dur des militants de son parti Les Républicains, mais aussi grappiller des voix à l’extrême droite.

«Anti-système»

À l’inverse, Alain Juppé, 71 ans, mise sur les voix des sympathisants de la droite modérée et du centre pour remporter la primaire puis sur sa capacité à rassembler tous ceux qui rejettent l’extrême droite pour s’imposer à la présidentielle.

Celui qui se refuse à «courir derrière le FN» ne veut pas «cliver pour cliver» ni «dresser le peuple contre les élites», comme il l’a dit dans son dernier rassemblement lundi.

«Nous ne voulons pas d’un président qui flirte chaque matin avec les thèses de l’extrême droite… La France n’a pas besoin d’un mini-Trump à l’Élysée», a renchéri un de ses soutiens, le centriste Jean-Christophe Lagarde.

Marine Le Pen, elle, pense exactement le contraire et ne cesse de saluer l’avènement d’un candidat «anti-système» à la tête de la première puissance mondiale et table sur un effet domino.

Donald Trump a «mon numéro», s’est targuée jeudi la chef du Front national dans un journal catholique d’extrême droite, en évoquant aussi des «connaissances communes depuis longtemps» avec le président élu.

Aux États-Unis ou en Grande-Bretagne «les grandes idées que je défends ont gagné», s’est-elle félicitée mercredi. «Nous enregistrons tous les jours des victoires idéologiques. À nous maintenant de les transformer en victoire politique».

«Je suis très prudent concernant la possible influence de l’élection de Trump sur le comportement électoral» des Français, tempère Frédéric Dabi, de l’institut de sondages IFOP. En revanche, analyse-t-il, «cela accentue sans doute des stratégies déjà à l’oeuvre» chez les candidats.

Parti du gouvernement socialiste cet été en dénonçant un «système politique bloqué», l’ex-ministre de gauche Emmanuel Macron, 38 ans, a officialisé sa candidature mercredi en se posant en homme nouveau. Il a appelé à «sortir du statu quo» politique et des «recettes du siècle dernier» pour répondre aux défis d’un «monde en plein bouleversement».

Son entrée en lice morcelle un peu plus encore la gauche, toujours dans l’attente de savoir si François Hollande, le président socialiste à l’impopularité abyssale, briguera ou non un second mandat. Son positionnement transpartisan «ni gauche ni droite» pourrait aussi troubler le jeu à droite, en captant des voix du centre courtisées par Alain Juppé.

Dans son propre camp, Alain Juppé doit aussi composer avec un troisième homme: l’ex-premier ministre François Fillon a opéré une forte remontée dans les derniers sondages au point de pouvoir menacer le duel annoncé Juppé-Sarkozy à la primaire.

Source : AFP

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