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L’UE dénonce les violences contre les Rohingyas en Birmanie

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L’UE dénonce les violences contre les Rohingyas en Birmanie

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a dénoncé jeudi la “catastophe choquante” qui frappe la minorité des Rohingyas en Birmanie, peu après que le Parlement européen a agité la menace de retirer son prix des droits de l’homme à la dirigeante Aung San Suu Kyi.

“Ce qui se passe en Birmanie est une catastrophe choquante (…) puisque une fois de plus on essaie d’éradiquer des ethnies entières”, a déclaré M. Juncker, interrogé lors d’une émission avec des animateurs YouTube sur la chaîne Euronews.

Dans une résolution, le Parlement européen s’est dit jeudi “gravement préoccupé par la gravité et l’ampleur croissantes des violations des droits de l’homme, y compris les assassinats, les affrontements violents, la destruction des biens civils et le déplacement de centaines de milliers de civils” en Birmanie.

Il demande “aux forces militaires et aux forces de sécurité de cesser immédiatement les meurtres, le harcèlement et les viols de Rohingyas, ainsi que l’incendie de leurs maisons”.

Quant au pouvoir civil en Birmanie, et notamment sa dirigeante de facto Aung San Suu Kyi, il doit “condamner fermement toute incitation à la haine raciale ou religieuse” et “lutter contre la discrimination sociale et l’hostilité” contre la minorité musulmane des Rohingyas, estiment les élus européens.

Le Parlement européen, réuni en séance plénière, rappelle avoir décerné en 1990 son “Prix Sakharov pour la liberté de la presse” à Mme Suu Kyi, qui venait alors d’être placée en résidence surveillée après que son parti eut remporté les élections.

Au vu du silence actuel de Mme Suu Kyi sur le sort des Rohingyas, les députés européens s’interrogent sur la possibilité “d’examiner si le prix Sakharov pourrait être révoqué en cas de violations” des critères ayant conduit à son attribution, à savoir notamment la défense des droits de l’homme et la protection des “droits des minorités”.

Intervenant jeudi dans l’hémicycle du Parlement, la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a elle-même souligné que “Aung San Suu Kyi a été une source d’inspiration pour le monde démocratique”.

“Les dirigeants du Myanmar (nom officiel de la Birmanie, ndlr) doivent montrer que la démocratie pour laquelle ils ont lutté peut s’appliquer à tous les habitants du pays, indépendamment des différences religieuses et ethniques”, a-t-elle insisté.

“La violence doit cesser immédiatement”, a-t-elle ajouté, évoquant une situation “complètement inacceptable” due aux “excès” des forces de sécurité birmanes.

Depuis fin août, plus de 379.000 Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh, limitrophe de la Birmanie, pour fuir une campagne de répression de l’armée birmane consécutive à des attaques de rebelles rohingyas. Des milliers d’autres seraient toujours sur les routes.

Aung San Suu Kyi, ex-dissidente et prix Nobel de la paix 1991, est sous le feu des critiques à l’international pour sa position ambiguë sur le sort de cette minorité musulmane persécutée en Birmanie.

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