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L’UE renvoie à mai un plan face au coronavirus, début d’un ramadan confiné

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L’UE renvoie à mai un plan face au coronavirus, début d’un ramadan confiné

L’Union européenne a renvoyé à mai jeudi l’élaboration d’un plan de relance pour faire face à une récession sans précédent due à la pandémie de coronavirus, qui a fait 184.000 morts et va contraindre des centaines de millions de musulmans à vivre un ramadan confiné.

Au terme de plus de quatre heures de réunion en visioconférence, les dirigeants des 27 ont décidé de charger la Commission européenne de formuler des propositions à partir de la mi-mai.

Confrontée comme le reste de la planète à une crise économique sans précédent depuis 1945, l’UE n’obtient à ce stade “pas de consensus” sur les réponses à apporter, a reconnu le président français Emmanuel Macron. Le Premier ministre italien Giuseppe Conte a toutefois évoqué une “étape importante”.

Des compagnies aériennes à l’industrie automobile en passant par le secteur du tourisme et celui des vins et spiritueux, les grands groupes à travers le monde ont commencé à publier de premiers chiffres trimestriels augurant de la violence du choc.

Seul grand gagnant: la plateforme de diffusion en ligne américaine Netflix, qui a vu son nombre d’abonnés bondir à la faveur du confinement de plus de la moitié de l’humanité.

Continent le plus endeuillé, avec plus de 113.000 morts sur les quelque 184.000 enregistrés depuis l’apparition du virus en Chine fin 2019, l’Europe pourrait connaître une récession de 7,1% cette année, selon le Fonds monétaire international (FMI).

A l’ouverture de la réunion, la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, avait mis en garde contre le risque “d’agir trop peu, trop tard” face au choc économique.

Mais les dirigeants de l’UE restent divisés tant sur le montant que sur le mode de financement d’un plan de relance commun, qui devrait représenter plusieurs centaines de milliards d’euros.

La chancelière allemande Angela Merkel s’est engagée à contribuer davantage au budget de l’UE, tout en excluant la mutualisation des dettes nationales demandées par les pays du Sud.

– Tests sérologiques –

C’est sur une planète largement à l’arrêt que le monde musulman entre vendredi dans le mois de jeûne du ramadan.

“Je suis affligé que le mois sacré arrive dans des circonstances nous privant d’effectuer des prières (…) dans les mosquées”, a regretté le roi Salmane d’Arabie, dont le pays abrite les deux premiers lieux saints de l’islam.

En raison du coronavirus, presque tous les pays musulmans ont fermé les mosquées et demandé aux fidèles de prier chez eux, imposant parfois des couvre-feux pour empêcher la propagation. Comme au Niger, où des émeutes sont redoutées.

Plusieurs pays d’Europe, encouragés par des signes d’amélioration sur le front sanitaire, ont de leur côté commencé à alléger le confinement dans l’espoir de relancer leurs économies.

Mais le spectre d’une deuxième vague mortelle plane malgré une systématisation des “gestes barrières”. D’autant que le mystère reste entier quant à la part de la population potentiellement immunisée.

Dans ce contexte, la Suisse, la République tchèque et la région italienne de Lombardie, une des plus touchées au monde, ont lancé jeudi des campagnes de tests sérologiques.

A Prague, des centaines de personnes ont fait la queue pour bénéficier d’un test gratuit. Comme Jaroslava, venue pour savoir si son épisode grippal de février “était ou non lié au Covid-19”.

Toutefois, “il n’y a aucune garantie que les anticorps protègent d’une nouvelle infection. Pour le moment, on ne peut qu’espérer”, explique à l’AFP Guido Marinoni, président de l’association des médecins de Bergame, en Lombardie.

– Les Sioux prennent les devants –

En Allemagne, la plupart des magasins d’une surface inférieure à 800 m2 ont rouvert lundi. Mais bars, restaurants, lieux culturels et terrains de sports demeurent fermés.

“Aller trop vite serait une erreur”, a souligné Mme Merkel. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a elle aussi mis en garde contre tout relâchement dans la lutte contre le coronavirus.

Première des grands pays européens, la Ligue allemande de football a indiqué être prête à reprendre le championnat le 9 mai, si elle obtient le feu vert. A huis clos.

Aux Etats-Unis, qui avec 46.583 morts sont le pays le plus frappé au monde, le nombre de chômeurs a une nouvelle fois bondi pour atteindre plus de 26 millions de nouveaux sans-emploi.

Dans le sud-ouest, les indiens Navajos sont particulièrement touchés par le virus. A l’inverse, dans le Dakota du Sud, les Sioux de Lower Brulé ont multiplié les précautions pour rester épargnés par la pandémie, avec notamment l’instauration d’un couvre-feu.

“Les tribus ont eu une action beaucoup plus préventive que l’Etat”, souligne le grand chef Boyd Gourneau, alors que leur Etat n’a pas imposé de confinement à ses habitants.

– Le paludisme en embuscade –

Le Vietnam, qui enregistre officiellement zéro décès et moins de 300 cas, a commencé à sortir jeudi du confinement drastique qu’il avait imposé dès les premiers jours de février. Certains commerces sont autorisés à rouvrir.

En Albanie, le confinement fait la joie des flamants roses de la lagune de Narta, qui ont commencé leurs danses nuptiales sans être importunés. “On a changé de rôle, l’homme est confiné alors que la faune a repris tous ses droits”, relève le chercheur Nexhip Hysolokaj.

Mais les effets secondaires de la pandémie risquent d’être aussi dévastateurs, voire davantage, que la maladie elle-même.

La précarité économique menace l’accès aux soins, selon la Banque mondiale. Et la famine menace “plus de 250 millions” de personnes cette année, selon l’ONU.

Dans le même temps, près de 400.000 personnes supplémentaires pourraient mourir du paludisme en raison de problèmes de distribution de moustiquaires et de médicaments, a prévenu l’OMS.

En Afrique, le tube planétaire de la chanteuse anti-apartheid sud-africaine Miriam Makeba, “Pata Pata” (“touche touche”), a été adapté pour aider à combattre la propagation du coronavirus.

Les paroles de cette chanson sortie en 1967 disent désormais: “En cette époque de coronavirus, ce n’est pas le temps du toucher… Ce n’est pas du pata pata”.

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