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Lyon : Une avocate forcée de voir son client sans soutien-gorge

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Lyon : Une avocate forcée de voir son client sans soutien-gorge

AFP – Son sous-vêtement déclenchait le portique de sécurité de la prison: les surveillants ont forcé la femme à l’ôter avant de pouvoir entrer.

Une avocate s’est vu contrainte de retirer son soutien-gorge pour pouvoir rencontrer un détenu de la prison de Villefranche-sur-Saône (F), au nord de Lyon. L’Association A3D a dénoncé le cas.

Les faits remontent au 18 décembre dernier. Une avocate du barreau de Grenoble était venue s’entretenir avec son client. Après avoir enlevé manteau, bijoux et chaussures, le portique de sécurité a continué de sonner. Force était de constater que le soutien-gorge de la femme de loi était en cause, a expliqué à l’AFP Me Elsa Ghanassia, membre du bureau de l’association Avocats pour la défense des droits des détenus (A3D).

Le surveillant a alors refusé de la laisser entrer et a fait appel à une supérieure qui, elle, a décidé de la laisser passer. «La prochaine fois, mettez une brassière», lui lance-t-elle, avant d’ajouter: «Si vous ne voulez pas porter de brassière, je suis libre de ne pas vous laisser entrer la prochaine fois.»

L’avocate lui a alors rétorqué qu’«un avocat est un auxiliaire de justice» et que, à ce titre, elle était «digne de confiance pour ne rien fournir à son client au parloir». Une tirade qui n’a pas plu à la surveillante, qui a dès lors refusé de la faire entrer dans l’établissement, a ajouté Me Ghanassia.

Une «pure humiliation»

L’avocate a donc été contrainte de retirer son soutien-gorge et de le déposer dans sa voiture avant de s’entretenir avec son client, un procédé, qui selon A3D, «relève de la pure humiliation». «Cette mascarade a duré plus d’une heure», réduisant d’autant le temps de parloir, a déploré Me Ghanassia.

«Un auxiliaire de justice dans l’exercice de sa fonction de défenseur n’a pas à se voir imposer par l’administration pénitentiaire une manière de se vêtir alors que les règles de sécurité avaient été respectées par celui-ci et que cela révélait surtout un règlement très sensible d’un portique», souligne A3D dans un communiqué.

«Nous voulons inciter le ministère de l’Intérieur à faire une circulaire de bonne pratique pour que les personnels pénitentiaires traitent les avocats avec un peu plus de respect», a insisté Me Ghanassia.

Jointe par l’AFP, l’Administration pénitentiaire s’est refusée à tout commentaire.