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Macron: appel à la “mobilisation nationale” dans les zones difficiles

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Macron: appel à la “mobilisation nationale” dans les zones difficiles

Emmanuel Macron a appelé mardi à une “mobilisation nationale” pour les quartiers en difficulté, en affirmant que l’ensemble de sa politique économique et sociale était “bonne” pour les milieux défavorisés.

“Avoir une ville, une vie, belles, ce n’est pas un luxe, ça ne doit pas être réservé aux plus fortunés”, a clamé à Tourcoing (Nord) le président de la République lors de son premier discours sur la politique de la Ville.

Il a reçu le soutien notable de l’ancien ministre de la Ville Jean-Louis Borloo, père de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), qui s’est dit prêt à contribuer à la mise en place de ce plan.

M. Macron a choisi un lieu emblématique du renouveau urbain dans les Hauts-de-France pour s’exprimer: la Plaine Images, une ancienne filature qui accueille, en zone franche, une centaine d’entreprises audiovisuelles et de jeux vidéos.

“Je veux que le visage de nos quartiers ait changé d’ici la fin du quinquennat”, a-t-il annoncé, en précisant qu’un “plan de mobilisation générale” serait établi d’ici à février 2018.

Seule cette “mobilisation de toute la nation” peut “répondre au défi immense”, a-t-il affirmé. Elle doit donc “être celle du gouvernement, des collectivités territoriales, des associations, des entreprises, des intellectuels”, mais aussi “des habitants”, qui ne sont “pas des citoyens de seconde zone”.

Critiqué pour ne pas s’être intéressé à la banlieue depuis son élection, M. Macron a passé plusieurs heures à discuter avec des centaines d’habitants de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) lundi puis du Nord, à Roubaix et Tourcoing. L’accueil y a été chaleureux. “Il est adorable, le président, il fait des photos avec tout le monde”, s’est réjouie une dame à Clichy.

Mais le président a parfois été interpellé sur la baisse des emplois aidés et des financements. “Pensez à l?humain, les emplois aidés c’est vital” pour les associations de quartier, lui a dit Yannick Kabuika, président du conseil de quartier de Bourgogne à Tourcoing.

Il a tenté de le rassurer en expliquant que les emplois aidés seraient désormais maintenus à 200.000 et prioritairement dévolus aux quartiers populaires.

“Toute la politique de l’emploi menée par le gouvernement est bonne pour les quartiers”, a-t-il plaidé, en citant en particulier la priorité donnée au retour à l’emploi des chômeurs, bien plus nombreux parmi les personnes qui habitent dans les 1.514 quartiers les plus pauvres de France. “Il n’y a aucune politique sociale qui puisse tenir s’il n’y a pas une réussite économique qui la porte”, a-t-il résumé.

Dans un contexte budgétaire tendu, le président a assuré que “personne ne perdra, dans les communes concernées par la politique de la Ville, le moindre crédit sur 2018”.

– Critiques d’Aubry –

La veille, la maire PS de Lille Martine Aubry s’était interrogée sur la venue du président: “Comment peut-on prononcer un discours sur la politique de la Ville quand on casse le logement social et les emplois aidés?”

M. Macron a vivement répondu à ces critiques sur la baisse du nombre de contrats aidés en lançant: “Que ceux qui les défendent les prennent ! Ils n’en voudraient pas pour eux-mêmes !”

Le président a en revanche pris soin de saluer le président LR des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, notamment pour son action en faveur de l’apprentissage et Jean-Louis Borloo, se félicitant de voir l’ancien président de l’UDI, aujourd’hui retiré de vie politique remettre “les gants” pour lui.

Dans son discours, M. Macron a énuméré une série de mesures concrètes pour “remettre la République au coeur de nos quartiers”, que ce soit par l’augmentation des forces de police, des places de crèches ou une amélioration des transports.

Il a également annoncé le lancement d’un “grand plan de lutte contre les discriminations”.

Il a en outre fait une priorité de la lutte contre la radicalisation, qui “s’est installée” dans certains quartiers “parce que la République a démissionné”, et annoncé “une quinzaine de plans de lutte” contre ce phénomène d’ici au début de l’année 2018, sans plus de précisions.

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