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Macron arrive dans les zones dévastées par les crues

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Macron arrive dans les zones dévastées par les crues

Le président de la République Emmanuel Macron est arrivé mercredi en hélicoptère dans le village de Tende, encore partiellement privé d’électricité et inaccessible par la route, pour apporter son soutien aux habitants des Alpes-Maritimes traumatisés par les crues exceptionnelles du 2 octobre.

Quelque 200 personnes attendaient le chef de l’Etat, qui a immédiatement fait le point avec les membres de la sécurité civile et les gendarmes présents dans ce village de la vallée de la Roya, une des plus meurtries par les intempéries, a constaté un journaliste de l’AFP.

La voix nouée, le maire de Tende Jean-Pierre Vassallo a raconté au président le désastre vécu par les 2.000 habitants lors des pluies torrentielles: “Le vendredi soir, c’était le cauchemar, les maisons tombaient les unes après les autres, on a évacué l’Ehpad, avec le personnel soignant, les pompiers, on a fait un véritable miracle”.

“Maintenant, je suis impressionné, quand la machine France se met en route c’est impressionnant”, a-t-il ajouté, évoquant la mobilisation des secours et la solidarité des habitants de cette zone de montagne.

Quelques heures avant d’arriver dans ces zones sinistrées situées au nord de Nice, Emmanuel Macron avait promis un soutien “à la mesure de la catastrophe” qui a fait au moins quatre morts, huit disparus et 13 “supposés disparus”. Deux autres personnes sont mortes en Italie lors de ces intempéries d’une violence hors normes.

– Des mois d’efforts –

“La Nation sera présente dans la durée”, a assuré le président de la République alors que ces régions de montagnes offrent un paysage de désolation: des dizaines de maisons ont été englouties par les eaux ou éventrées, des ponts et des routes arrachées, les réseaux d’eau potable anéantis.

Le coût de la reconstruction est estimé à un milliard d’euros, a indiqué le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur Renaud Muselier en se basant sur des chiffres du préfet.

Et il faudra des mois d’efforts pour reconstruire. “C’est un truc de fou!”, s’est exclamé auprès de l’AFP le président LR du département des Alpes-Maritimes Charles-Ange Ginesy en évoquant les dégâts causés à la route traversant la vallée de la Roya, aujourd’hui devenue une série de pointillés à flanc de montagne.

Après sa visite à Tende, Emmanuel Macron devait se rendre à Breil-sur-Roya et Saint-Martin-Vésubie, deux autres communes touchées par ces crues.

Partout, hélicoptères, engins de chantier et secouristes s’activent pour désenclaver des villages et ravitailler les populations, raccorder l’électricité, apporter de l’eau potable.

Le chef de l’Etat terminera sa visite en soirée par le centre opérationnel départemental installé à la préfecture à Nice.

Du côté du département des Alpes-Maritimes, on estime que 1.500 acteurs économiques vont être mis en difficulté, dans des vallées vivant essentiellement du tourisme.

Les attentes sont fortes sur le terrain, face à un gouvernement qui devait déclarer l’état de catastrophe naturelle pour les territoires concernés.

– “Pire que la guerre” –

“La reconstruction doit se faire vite, un an, deux ans maximum, pour tout rétablir”, plaidait auprès de l’AFP mardi Charles-Ange Ginesy, expliquant qu’il demanderait 250 millions d’euros à l’Etat pour la prévention des risques.

Christian Estrosi, maire de Nice et président de la métropole niçoise, a de son côté annoncé qu’il demanderait au président de la République “la mise en oeuvre rapide” de dégrèvements d’impôts, de taxes et de cotisations pour “tous les particuliers et les entreprises touchés”.

Les sinistrés restent eux encore désemparés face à un avenir plein d’incertitudes.

Dans la campagne, où environ 120 agriculteurs sont en grande détresse. “C’est une catastrophe, c’est pire que si c’était la guerre”, lâche, ému, Jean-Pierre Cavallo, un éleveur du village de Saorge, dans la vallée de la Roya, qui a quasiment tout perdu dans la catastrophe.

Certains envisagent de partir de la région, témoigne le président de la chambre d’agriculture du département, Michel Dessus. “Je ne veux pas les perdre. Je ferai tout pour que les éleveurs reviennent, mais à quel prix et quand ?”, s’interroge M. Dessus, qui attend des aides de l’Etat.

D’autant qu’avec le réchauffement de la planète, ces épisodes de pluie extrêmes (dits “épisodes méditerranéens”), liés à des remontées d’air chaud et humide de la Méditerranée, risquent de devenir de plus en plus intenses. Depuis le début des années 1960, on peut déjà observer une augmentation de la fréquence des épisodes les plus violents, en particulier ceux dépassant le seuil de 200 mm en 24 h, selon Météo-France.

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