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Macron célèbre aux Eparges “ceux de 14” et dénonce les nationalismes

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Macron célèbre aux Eparges “ceux de 14” et dénonce les nationalismes

Emmanuel Macron a célébré mardi matin “ceux de 14” aux Eparges (Meuse), théâtre d’une bataille dantesque de la Grande Guerre, et première étape d’une journée d’hommages lui donnant l’occasion de promouvoir une Europe forte et pacifique contre “l’absurdité” des nationalismes.

Le président a annoncé l’entrée prochaine au Panthéon de l’un de ses écrivains préférés, Maurice Genevoix, qui fut blessé sur cette colline tragique en 1915 et y consacra un récit saisissant dans son recueil intitulé “Ceux de 14”.

Il y aura de fait deux panthéonisations, a expliqué l’Elysée: celle du romancier, et celle “à titre collectif de +ceux de 14+ incarnant la nation combattante”, civile et militaire.

Dans la salle, Julien Larere-Genevoix, petit-fils de l’écrivain, s’est dit “très heureux” de l’annonce, “une forme d’hommage à toute cette génération”.

Plus tôt, à l’aube de la troisième étape de son “itinérance mémorielle” entamée dimanche, le président a dénoncé sur Europe 1 “l’absurdité de ces conflits, l’absurdité du nationalisme belliqueux” dont il décèle le retour dans “une Europe de plus en plus fracturée” par des partis qui “jouent sur les peurs partout”.

Il a appelé, dans un entretien enregistré, à entendre ces peurs, notamment celle d’une “Europe ultralibérale qui ne permet plus aux classes moyennes de bien vivre”.

“On a besoin d’une Europe qui protège davantage les salariés, qui soit moins ouverte à tous vents”, a-t-il plaidé, sans omettre la peur des migrants: “Il faut lui apporter une réponse véritable, avec nos principes, en octroyant l’asile à ceux qu’on doit protéger, avec une politique de développement et de sécurité et de protection de nos frontières par ailleurs”.

A six mois des élections européennes en vue desquelles les partis antisystème ont le vent en poupe, le président se veut à l’initiative, et compte pour cela sur de grands projets. Face au désengagement américain, face au péril “des puissances autoritaires qui réémergent et se réarment aux confins de l’Europe”, il a ainsi promu une Europe capable de prendre en charge sa sécurité “de manière plus souveraine”.

Il a notamment appelé les Européens à se “protéger à l’égard de la Chine, de la Russie et même des Etats-Unis d’Amérique”, en évoquant la décision de Donald Trump de se retirer d’un traité de désarmement nucléaire des années 80.

– L’Armée noire célébrée –

Après Les Eparges, Emmanuel Macron est attendu à Verdun, à quelques kilomètres, pour honorer les héros de la plus longue et la plus célèbre des batailles de la guerre. Il doit y visiter avec 20 lycéens l’émouvant ossuaire où reposent les restes de 130.000 soldats français et allemands.

Au total, 300.000 combattants ont été tués entre février et décembre 1916, dans l’enfer de Verdun, fait de boue, de froid et de bombardements, comme dans la tranchée légendaire des Baïonnettes.

Cette journée se terminera à Reims avec un hommage aux héros de “l’Armée noire”, ces troupes coloniales composées principalement de tirailleurs sénégalais. 200.000 sont montés au front, 30.000 sont morts.

Emmanuel Macron sera accompagné du président malien Ibrahim Boubakar Keita, premier des chefs d’Etat à participer aux célébrations avant la Britannique Theresa May, l’Allemande Angela Merkel et l’Américain Donald Trump, présent à Paris les 10 et 11 novembre avec une soixantaine d’autres dirigeants internationaux.

Comme la veille à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), il rencontrera les élus de la Meuse au cours d’un déjeuner républicain, l’occasion d’écouter leurs doléances alors que l’exécutif mène une vaste offensive pour améliorer ses relations avec les collectivités après des mois de froid.

Le périple d’Emmanuel Macron à travers l’Est et le Nord de la France a aussi été conçu pour permettre au président de renouer avec une opinion qui le juge de plus en plus négativement. Le dernier sondage publié (YouGov pour le HuffPost et CNews jeudi 1er novembre) place sa popularité au plus bas depuis le début du quinquennat, à 21%.

Les Français “disent que le quotidien ne change pas assez vite, je suis d’accord avec eux, mais je leur dis aussi que la voie que nous avons prise, c’est transformer en profondeur le pays (…) dans ces moments marqués par l’angoisse, la peur, les changements profonds, il faut savoir tenir”, s’est défendu le président.