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Macron dans un village du Lot, début d’une tournée dans la France post-Covid

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Macron dans un village du Lot, début d’une tournée dans la France post-Covid
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Première étape d’un “pèlerinage” pour “prendre le pouls” de la France post-Covid: Emmanuel Macron est arrivé mercredi à Saint-Cirq-Lapopie (Lot), village médiéval soigneusement conservé, bouclé par les forces de l’ordre. Un séjour déjà dénoncé par ses opposants comme le début d’une tournée électorale.

Ce village de 200 habitants, où le chef de l’Etat s’est rendu plusieurs fois et dont le maire est un partisan enthousiaste, était presque désert mercredi, vide des visiteurs qui auparavant affluent dès le mois de mai. Malgré le début de réouverture du pays, les touristes, notamment étrangers, ne sont pas encore revenus.

De plus, les forces de l’ordre filtraient les entrées du village et interdisaient l’accès aux journalistes non-accrédités, particulièrement vigilants à la présence éventuelle de banderole dans les sacs. Une partie des commerçants, blasés des visites officielles, ont préféré garder porte close.

“Ce que je trouve illogique c’est que le président disait vouloir aller à la rencontre des gens, mais après un, puis deux, puis trois barrages et autant de fouilles, ils finissent par faire demi-tour”, a regretté Jean-François Vanoy, responsable d’une boutique de produits régionaux. “Il y a clairement moins de monde que d’habitude aujourd’hui. Ça fera un peu de publicité pour le village, mais ça ne va pas changer notre vie”.

“C’est un moment très agréable de recevoir le président Macron, moi qui suis son supporter depuis le début”, s’est en revanche félicité le maire Gérard Miquel. “Venir parler tourisme ici est donc un encouragement pour les élus de Saint Cirq, mais aussi pour tous les élus du Lot”.

Le président devait en effet démarrer sa visite par une rencontre avec les responsables des fédérations touristiques, au niveau local ou national, avant une “déambulation” dans les petites rues récemment repavées.

Le chef de l’Etat passe deux jours dans ce département, où il souhaite écouter les doléances des Français, comme il compte le faire lors d’une dizaine de déplacements en juin avant des arbitrages-clés mi-juillet sur le reste du quinquennat, explique son entourage.

Il souhaite aussi renouer un dialogue direct avec les Français, après 14 mois d’une pandémie qui l’a obligé à limiter ses déplacements.

“Le président sait l’isolement de l’Elysée, il a toujours ce besoin de prendre le pouls. Il se réapproprie les territoires”, “il est là le maire de France”, a commenté mercredi Christophe Castaner, patron des députés LREM, devant l’Association des journalistes parlementaires.

“Il est en train de tordre le cou à ceux qui pensaient qu’il était un président hors sol”, a renchéri le sénateur LREM Didier Rambaud.

Ses opposants y voient en revanche des arrières-pensées électorales. “Acceptons l’idée qu’il est en campagne présidentielle”, a déclaré le député LFI Alexis Corbière sur Public Sénat, tandis que la présidente d’Ile-de-France Valérie Pécresse (ex-LR) se dit “choquée” par le fait que “ce tour de France commence à trois semaines d’une élection et pendant la période de réserve politique”, avant les régionales des 20 et 27 juin.

“Si aller écouter les citoyens c’est être en campagne, alors il est en campagne depuis le début de son quinquennat”, a répliqué l’eurodéputé LREM Stéphane Séjourné sur France Inter.

– “Comprendre ce qui est accepté” –

Après les habitants de Saint-Cirq-Lapopie, il rencontrera jeudi matin ceux de Martel, autre village prisé des touristes et terminera par une rencontre avec les élus à la préfecture de Cahors.

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Pour lui, le Lot représente l’exemple d’une “ruralité heureuse” et est aussi l’un de ces lieux “qui permettent de comprendre ce qui est accepté en France et ce qui ne l’est pas”, a-t-il expliqué à la revue Zadig.

Un test donc pour ses envies de redémarrer sa politique de réformes mise en sommeil par le Covid et dont certaines divisent son entourage.

Fin connaisseur de la carte électorale, Emmanuel Macron ne pourra éviter d’aborder avec les élus locaux la question des régionales dans une région où le Rassemblement national progresse.

En Occitanie, la liste RN de Jean-Paul Garraud est donnée favorite au 1er tour avec 30% des voix, devant la présidente sortante PS Carole Delga (26%), suivie de la liste LR d’Aurélien Pradié (14%) et de celle du LREM Vincent Terrail-Novès avec 13%, selon un sondage Ifop paru jeudi pour La Tribune et Europe 1. Carole Delga pourrait l’emporter au second tour grâce à une fusion avec les Verts (10%).