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Macron en Guyane pour une première visite outre-mer dans un climat tendu

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Macron en Guyane pour une première visite outre-mer dans un climat tendu

Emmanuel Macron est arrivé jeudi peu avant midi à Cayenne pour une visite de 48 heures en Guyane dans un climat tendu, six mois après un mouvement social qui a paralysé le territoire.

Il s’agit du premier voyage outre-mer du chef de l’Etat depuis son élection, si l’on excepte le déplacement en urgence aux Antilles mi-septembre après l’ouragan Irma.

Une visite au cours de laquelle le collectif Pou Lagwiyann Dekole (Pour que la Guyane décolle) entend se faire entendre pour réclamer le respect des accords signés à l’issue du mouvement social de mars-avril.

Emmanuel Macron vient dire “qu’il tiendra ces engagements”, a assuré l’Elysée, avec un objectif: “prendre les problèmes à la racine”.

Selon les médias locaux, les Grands frères (une émanation du mouvement des 500 frères très actif lors du mouvement) demandaient jeudi aux commerçants de Cayenne et aux administrations de fermer leurs portes pour une opération ville morte durant la visite présidentielle.

Dès mercredi soir, environ 300 personnes s’étaient rassemblées dans la ville pour exiger le respect des accords, et le collectif appelait la population à se mobiliser jeudi lors d’une marche dans le chef-lieu de la Guyane.

Le mouvement de cinq semaines de contestation s’était conclu le 21 avril par l’Accord de Guyane, par lequel l’ancien gouvernement a acté un plan d’urgence de 1,08 milliard d’euros, signé des accords sectoriels et “pris acte” d’une demande de 2,1 mds d’euros de mesures supplémentaires.

Mais “pour l’instant la situation n’a pas bougé”, objecte Davy Rimane, membre du collectif qui exige le respect des engagements.

– Pression migratoire et centre spatial –

Dès son arrivée, M. Macron devait se rendre en hélicoptère à Maripasoula (sud-ouest, à la frontière fluviale du Surinam), la plus vaste commune de France, soumise à une très forte pression migratoire. Il rencontrera sur place les militaires de la gendarmerie et des forces armées guyanaises (FAG), qui luttent contre l’orpaillage clandestin, et visitera le chantier d’un internat.

De retour à Cayenne vers 18H30 (23H30 heure de Paris), le chef de l’Etat participera à un dîner républicain. Selon l’Elysée, il s’entretiendra auparavant, lors d’une réunion de travail, avec les maires de Guyane, qui avaient d’abord dénoncé “l’absence d’un temps de rencontre” avec le chef de l’Etat.

Emmanuel Macron tentera de répondre aux attentes des Guyanais, notamment en matière de sécurité et d’éducation. Il doit donner une conférence de presse vendredi à 08H00 à la préfecture de Cayenne.

Le chef de l’Etat souhaitait venir “très vite” en outre-mer, expliquait l’Elysée, alors que ses deux prédécesseurs avaient davantage attendu pour leur premier voyage ultramarin, eux aussi en Guyane.

A 7.000 km de Paris, le territoire, grand comme le Portugal (83.000 km2) pour environ 254.000 habitants, cumule difficultés et retards: immigration clandestine massive venant du Brésil, du Surinam ou d’Haïti, insécurité croissante, communes enclavées, services de santé défaillants, système scolaire inadapté, taux de chômage très élevé (23%).

M. Macron est notamment accompagné du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, de plusieurs ministres, Gérard Darmanin (Comptes publics), Annick Girardin (Outre-mer), Jean-Michel Blanquer (Education), et du secrétaire d’Etat Sébastien Lecornu (Ecologie).

Vendredi, le chef de l’Etat est attendu au centre spatial de Kourou où lui seront présentées les activités autour du lanceur de la fusée Ariane. Kourou, vitrine de l’économie guyanaise, mais aussi symbole d’inégalités sociales alors que d’autres communes n’ont ni électricité ni eau courante.

Il déjeunera ensuite avec les présidents des Régions ultrapériphériques (RUP, les neuf territoires ultramarins de l’Union européenne). Samedi matin, le chef de l’Etat doit s’exprimer à l’occasion des Assises de l’outre-mer.

Emmanuel Macron s’est déjà rendu en Guyane durant la campagne électorale. Davy Rimane rappelait mercredi que le candidat Macron avait alors déclaré : “Je respecterai les accords de Guyane, et j’irai même plus loin”.

caz-dch/chr/bw

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