L’heure de “la clarification” a sonné : Emmanuel Macron et Joe Biden s’expliquent mercredi sur la crise ouverte entre Paris et Washington par l’arrêt du contrat de sous-marins avec l’Australie, la France réclamant des “engagements” américains pour que la confiance soit rétablie entre les deux alliés.
Six jours après son déclenchement, la crise diplomatique la plus grave entre les Etats-Unis et la France depuis le “non” français à la guerre d’Irak en 2003, franchit une nouvelle étape.
Après la colère de la France, exprimée avec des mots durs par le chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian, place à l’explication pour tenter de “sortir par le haut” de la situation créée par l’annonce du pacte AUKUS entre les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni, selon une source diplomatique.
Entre les deux chefs d’Etat, ce sera “un échange de clarification”, a expliqué le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, qui avait annoncé dimanche la tenue de cet entretien, à la demande de Joe Biden, au cours de la semaine.
Emmanuel Macron attend de comprendre pourquoi l’administration américaine a choisi “de tenir un allié européen à l’écart d’échanges structurants sur une coopération dans l’Indopacifique”, a précisé l’Elysée.
“Nous attendons de nos alliés qu’ils reconnaissent que les échanges et consultations qui auraient dû être conduites ne l’ont pas été et que cela pose une question de confiance, dont il nous appartient désormais de tirer ensemble toutes les conséquences”, a renchéri la présidence française.
A la suite de cet entretien, Emmanuel Macron pourrait s’exprimer publiquement, après être resté muet depuis six jours, un silence dénoncé par l’opposition.
Cette crise diplomatique a en effet une forte dimension politique puisqu’elle survient à sept mois de la présidentielle d’avril, lors de laquelle le président devrait certainement briguer un deuxième mandat.
– “Donnez-moi un break” –
De l’entretien avec Joe Biden, Emmanuel Macron attend aussi un “engagement” de son homologue sur “un processus solide défini dans le temps et de haut niveau qui permette de créer les conditions d’un rétablissement de la confiance dans les actes et par des mesures concrètes et pas seulement par les mots”, selon l’Elysée.