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Manifestations hétérogènes contre le pass sanitaire en France pour le 4e week-end consécutif

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Manifestations hétérogènes contre le pass sanitaire en France pour le 4e week-end consécutif
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De Toulon à Lille, une foule très hétérogène de Français a manifesté samedi à travers la France contre l’extension du pass sanitaire et la vaccination obligatoire pour les soignants, pour le quatrième week-end consécutif.

Pompiers en tenue, soignants en blouse, “gilets jaunes” ou électeurs d’extrême droite… Les cortèges mêlaient anti-vaccins et pro-vaccins opposés à l’extension du pass. Ils défilaient pour certains avec leurs enfants et parfois, pour la toute première fois.

Comme la semaine dernière, l’affluence était plus forte dans le Sud-Est, où au moins 47.000 personnes, selon la police, ont défilé. Ils étaient 19.000 à Toulon, près de 10.000 à Nice, 8.000 à Montpellier, au moins 6.000 à Marseille, selon les premiers chiffres de la police et des préfectures.

Le ministère de l’Intérieur avait recensé au moins 204.000 manifestants le 31 juillet. “On attend globalement le même nombre de manifestants” ce samedi, avait pronostiqué vendredi une source policière.

En région Bretagne, les autorités ont comptabilisé 14.745 manifestants, soit 3.000 de plus que samedi dernier.

Les rassemblements étaient prévus dans plus de 150 villes au lendemain d’un nouvel appel pressant lancé par Emmanuel Macron aux Français – “Faites-vous vacciner” – alors que près de 66% de la population a reçu au moins une dose de vaccin.

Les autorités font valoir que le nombre des hospitalisations en soins critiques continue d’augmenter et que les décès quotidiens liés au Covid-19 dans les hôpitaux repartent à la hausse. La situation se dégrade en particulier dans les Antilles, et notamment en Guadeloupe, confinée depuis mercredi.

“Macron, ton pass, on n’en veut pas”, “Macron, ta gueule, on n’en veut plus” : des slogans hostiles au président ont notamment résonné dans un cortège parisien – de plusieurs milliers de personnes, dont de nombreux “gilets jaunes” – très encadré par les gendarmes mobiles.

Certains descendaient pour la première fois dans le rue, tel Alexandre Fourez, 34 ans, ayant déjà eu le Covid. “Le problème avec le pass sanitaire, c’est qu’on nous force la main”, a confié à l’AFP à Paris cet employé dans le marketing, qui a “vraiment du mal à croire que son application va être provisoire”.

A Paris, plusieurs milliers de manifestants ont participé à un autre rassemblement au départ de l’Ecole militaire, à l’appel de Florian Philippot, ancien numéro 2 du FN (devenu RN) et président des Patriotes, qui a appelé à “dégager intégralement” le gouvernement.

– “Vexatoire et discriminatoire” –

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Une bonne part des manifestants contestent l’imposition du pass, une “obligation vaccinale déguisée”, selon eux. Ils jugent la contrainte disproportionnée et s’inquiètent notamment qu’un employeur puisse suspendre le contrat de travail d’un employé dépourvu de pass en règle.

“Je ne suis pas vaccinée et ne compte pas l’être. Si on veut m’obliger, je perdrai mon travail”, a assuré à l’AFP une manifestante marseillaise, Céline Polo. “J’ai des soucis de santé qui font que je ne peux pas concevoir que des personnes étrangères à ma santé puissent décider pour moi”, dit cette secrétaire de direction.

A partir de lundi, il faudra présenter un certificat de vaccination, un test PCR négatif au Covid-19 ou un certificat de rétablissement de la maladie pour avoir accès aux cafés et aux restaurants, salles de spectacles ou salons professionnels, ou encore pour faire un long trajet à bord d’un avion, train ou autocar.

Mais Geneviève Zamponi – éducatrice spécialisée à la retraite et favorable à la vaccination – juge le pass sanitaire “vexatoire et discriminatoire”: “Les +prolos+ peuvent prendre le métro ou le RER sans pass, mais ils n’auront pas le droit d’aller boire un café, c’est illogique”, dit cette manifestante marseillaise.

Environ 3.500 personnes selon les forces de l’ordre, 5.000 selon les organisateurs, ont manifesté sur l’île de La Réunion, sous confinement partiel et couvre-feu strict depuis le 31 juillet.

Les autorités ont recensé 3.000 manifestants à Chambéry et à Mulhouse, 3.100 à Strasbourg, 3.300 à Bordeaux comme à Rennes, 3.500 à Colmar, 3.800 à Metz, 3.900 à Clermont-Ferrand, 5.000 à Toulouse ou 5.300 à Nantes.

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Elles ont compté 1.000 manifestants à Dijon, 1.100 au Puy-en-Velay, 1.300 à Lorient, 1.400 à Roanne, 1.700 à Nancy, 2.500 à Pau ainsi qu’à Lyon, 2.600 à Valence…

A Bordeaux, Gaëlle Faure, 23 ans, infirmière au CHU et non vaccinée, protestait surtout contre l’obligation vaccinale des soignants: “Il y a quelques mois à l’hôpital, on me disait que je pouvais venir travailler si j’étais positive et aujourd’hui on m’explique que si je ne suis pas vaccinée, je suis un danger pour les patients, je trouve ça scandaleux!”.

Plus d’une centaine de personnes, dont de nombreux commerçants, ont manifesté à Cambrai (Nord). Des commerces y étaient fermés pour protester contre le contrôle du pass qui “va être long, compliqué et pourrait créer des tensions”, de l’avis de Morgan Sedrue, 36 ans, gérant d’un bar, qui redoute de voir sa clientèle “divisée par deux”.

La fin de parcours a donné lieu à des échauffourées avec les forces de l’ordre à Lyon – où la police a procédé à sept interpellations pour jets de projectiles – ainsi qu’à Dijon quand des manifestants ont bloqué une voie de tramway.