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Maurice Genevoix, l’une des plumes de la Grande Guerre va entrer au Panthéon

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Maurice Genevoix, l’une des plumes de la Grande Guerre va entrer au Panthéon

Il était immortel, il sera panthéonisé. L’écrivain Maurice Genevoix, membre de l’Académie française, ancien combattant de la guerre de 14-18 et auteur d’ouvrages-clés comme Ceux de 14, mort en 1980 va entrer au Panthéon l’année prochaine. Ainsi en a décidé Emmanuel Macron, en visite ce mardi 6 novembre sur les lieux de la terrible bataille des Eparges. “Son immense récit est resté la pierre angulaire de son témoignage. Il fut à l’origine du mémorial de Verdun”, a évoqué le chef de l’Etat, ce mardi 6 novembre.

Maurice Genevoix, né en 1890, a 24 ans lorsqu’il rejoint le 106e régiment d’infanterie de Chalons-sur-Marne. Il se retrouve sur le front, participe à la bataille de la Marne. Grièvement blessé par trois impacts de balle en avril 1915, il est évacué du front. Il le raconte dans Les Eparges, publié en 1921.

“Je vois sur ma poitrine un profond sillon de chair rouge”

“Je suis tombé un genou à terre. Dur et sec, un choc a heurté mon bras gauche. Il saigne à flots saccadés. Je voudrais me lever, je ne peux pas. Mon bras tressaute au choc d’une deuxième balle et saigne par un trou. Mon genou pèse sur le sol comme si mon corps était en plomb. Ma tête s’incline et sous mes yeux un lambeau d’étoffe saute au choc mat d’une troisième balle. Je vois sur ma poitrine un profond sillon de chair rouge”.

A Eparge, les soldats ont été déchiquetés par les mines, engloutis par la boue… Cinq mille Français y ont perdu la vie, dont Louis Pergaud, l’auteur de la Guerre des boutons.

Dès 1916 Maurice Genevoix commence à témoigner des atrocités de la guerre dans Sous Verdun. Ouvrage qui formera avec Nuits de guerres, Au seuil des guitounes, La Boue, Les Eparges, le roman Ceux de 14, publié en 1950. Il perd l’usage de sa main gauche et est réformé. Il est démobilisé le 11 novembre 1918.

Grippe espagnole

En 1919, Maurice Genevoix est frappé par la grippe espagnole. Il retourne chez son père dans le Val de Loire. Ses écrits s’inspirent alors non plus de la guerre mais de la nature. Il publie ainsi Raboliot – Goncourt en 1925 – qui conte la cavale dans les bois de Sologne d’un bûcheron braconneur. Plus tard, sillonnant le globe, Genevoix se fait écrivain voyageur. Ses voyages en Afrique du Nord, dans les Rocheuses, en Suède, ou au Mexique lui inspirent plusieurs écrits, dont Ecrivain-voyageur, ou encore Canada – Journal de voyage.

Maurice Genevoix occupe au côté de Roland Dorgelès – auteur des Croix de bois –  et d’Henri Barbusse – Le Feu -, une place à part dans la littérature fra,çaise, celle de témoin de la Première Guerre mondiale. 

Le 11 novembre 1918, prenait fin la Grande guerre. L’occasion de relire ces mots de Maurice Genevoix, dans Ceux de 14:  

“Pitié pour nos soldats qui sont morts! Pitié pour nous vivants qui étions auprès d’eux, pour nous qui nous battrons demain, nous qui mourrons, qui souffrirons dans nos chairs mutilées! Pitié pour nous, forçats de guerre qui n’avions pas voulu cela, pour nous qui étions des hommes et qui désespérons de jamais le redevenir!” 

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