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Menacé d’extradition, Kim Dotcom veut prendre les internautes à témoin

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Menacé d’extradition, Kim Dotcom veut prendre les internautes à témoin

Le fondateur de Megaupload.com Kim Dotcom a demandé lundi à la Haute Cour d’Auckland que l’examen de l’appel de son extradition vers les États-Unis soit retransmis en streaming sur internet, afin de lui garantir un procès équitable.

Le géant allemand de 41 ans, dont le vrai nom est Kim Schmitz, est recherché par les autorités américaines qui l’accusent d’avoir, grâce au piratage, réalisé des profits illégaux colossaux au travers de son emblématique plateforme de téléchargement de films ou de musique fermée en 2012.

À son heure de gloire, Megaupload était le 13e site le plus visité d’internet, affichait 50 millions d’utilisateurs quotidiens et disait représenter 4% du trafic.

L’empire de Kim Dotcom s’est effondré en janvier 2012 quand la police a débarqué dans sa luxueuse propriété d’Auckland à la demande des autorités américaines.

Fin 2015, la justice néozélandaise a estimé qu’il pouvait être extradé aux États-Unis, ainsi que trois autres fondateurs de Megaupload. Kim Dotcom a fait appel.

En cas de procès aux États-Unis, Kim Dotcom encourt jusqu’à 20 ans de prison.

«Mes avocats sont actuellement devant les juges pour défendre la diffusion de tous les débats en streaming», a déclaré Kim Dotcom dans un tweet, peu après l’ouverture de l’audience.

La semaine dernière, il avait affirmé que les États-Unis avaient demandé à la Haute Cour de ne pas autoriser cette retransmission. «Inquiets?», avait-il interrogé dans un tweet.

Affaire de portée mondiale

Ron Mansfield, un de ses avocats, a déclaré à la Cour que la diffusion en streaming se justifiait par «l’intérêt public et international sans précédent» de cette affaire.

Une couverture médiatique classique, a-t-il fait valoir, risque de ne pas être en mesure d’embrasser tous les aspects d’un dossier de portée mondiale et pourrait être «déséquilibrée».

Il a également observé que la retransmission en streaming d’audiences avait été expérimentée avec succès par le passé dans les tribunaux néozélandais.

Le juge Murray Gilbert s’est cependant refusé à statuer dans l’immédiat, précisant qu’il souhaitait donner à d’autres médias la possibilité d’envisager la requête de M. Dotcom.

Recherché pour fraude, racket et blanchiment, celui qui se décrit comme un «combattant de la liberté d’internet» se défend de toute infraction, en se présentant comme un entrepreneur du net.

Son site, avait-il plaidé, faisait de son mieux pour éviter les violations de droits d’auteurs, mais avait 50 millions d’utilisateurs quotidiens et ne pouvait contrôler la totalité de leur activité.

Il accuse les autorités américaines de mener contre lui une vendetta à l’instigation des influents studios hollywoodiens.

Kim Dotcom et trois anciens de Megaupload – Finn Batato, Mathias Ortmann et Bram van der Kolk – sont accusés d’avoir tiré de leur activité 175 millions de dollars de profit et causé des centaines de milliards de dollars de pertes aux ayants droit des oeuvres musicales, films et autres produits piratés.

Lundi, un des conseils de MM. Ortmann et Van der Kolk a tenté de relativiser le rôle de ses clients, en affirmant qu’ils appartenaient simplement à un groupe qui a «inventé le stockage de dossiers».

Il a rejeté les accusations américaines et dénoncé une riposte «excessive» des forces de sécurité.

L’accusation soutient au contraire que Megaupload a volontairement enfreint les lois sur les droits d’auteurs en hébergeant des fichiers piratés.

En juillet, Kim Dotcom avait annoncé qu’il relancerait son site: «Megaupload revient le 20 janvier 2017, le 5e anniversaire du raid.»

«Je vais être le premier milliardaire de la technologie à être inculpé, à avoir tout perdu et à créer sous contrôle judiciaire une autre entreprise milliardaire», a-t-il annoncé.

Après neuf semaines d’audiences, le juge néo-zélandais Nevin Dawson avait estimé en décembre qu’il existait des preuves «accablantes» justifiant l’extradition de Kim Dotcom et des trois anciens de Megaupload.

Les éléments à charge «pointent de graves fautes en relation avec environ 175 millions de dollars de droits d’auteurs qui sont dits perdus par leurs détenteurs», avait dit le magistrat. «Il est normal que ces détenteurs de droits d’auteur puissent être entendus lors d’un procès.»

Source : AFP

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