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Michael Avenatti, avocat hyperactif prêt à en découdre avec Trump

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Michael Avenatti, avocat hyperactif prêt à en découdre avec Trump

Il était déjà un avocat à succès. Depuis qu’il a décidé de représenter Stormy Daniels, l’ex-maîtresse présumée de Trump, Michael Avenatti est devenu l’un des adversaires les plus acharnés de Donald Trump, répétant volontiers que le président américain n’arrivera pas au bout de son mandat.

Ces dernières semaines, il est partout: sur Twitter, sur les plateaux de télévision, naviguant au jour le jour entre les tribunaux de New York et Los Angeles, la ville où il est basé.

Avec une énergie apparemment inépuisable, cet avocat de 47 ans multiplie les coups contre le président américain et ses avocats. Avec pour cible préférée Michael Cohen, l’avocat new-yorkais qui a payé 130.000 dollars pour acheter le silence de Stormy Daniels.

M. Avenatti, qui réclame en justice l’invalidation de cet accord de confidentialité, a qualifié M. Cohen de “voyou” et de “radioactif”. Et assure que celui qui se disait prêt à prendre une balle pour Donald Trump va finir par “se retourner” contre le président, l’obligeant à abréger son mandat.

– Mot d’ordre: #Basta –

Omniprésent sur Twitter, il alterne ripostes cinglantes aux défenseurs du président et mises en garde à la Maison Blanche, souvent ponctuées du mot d’ordre #Basta. Et annonce parfois des “révélations” explosives, au risque de se voir accusé d’auto-promotion débordante.

Les médias font clairement partie de sa stratégie, comme lorsqu’il a organisé l’interview retentissante de Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Clifford, sur l’émission “60 Minutes” en mars.

Ses informations cette semaine sur le versement de centaines de milliers de dollars par un oligarque russe proche de Vladimir Poutine à Michael Cohen, dûment vérifiées par les médias américains, ont cependant contribué à renforcer sa crédibilité.

Toute cette activité a fait de lui une star. Les demandes d’interviews pleuvent. Seule la chaîne Fox News, la plus proche de Trump, semble le bouder, au grand regret de ce bagarreur-né.

Il ne cesse de réclamer une interview à son présentateur vedette Sean Hannity, en vain jusqu’ici.

Il n’empêche que grâce à lui, le dossier Stormy Daniels, qui semblait sans grand danger pour Trump au départ, s’est emballé ces dernières semaines. Et pour Jonathan Turley, professeur de droit à l’université George Washington, Avenatti a réussi jusqu’ici à “garder l’initiative dans cette polémique”.

– “Accroc à l’adrénaline” –

Jonathan Turley, qui fut le professeur d’Avenatti, n’est pas surpris de voir son ancien brillant étudiant s’épanouir dans ce feuilleton à rebondissements, qui ressemble de plus en plus à un cauchemar pour la Maison Blanche.

En première année de droit déjà, souligne M. Turley, “il sortait du lot parce qu’il savait exactement ce qu’il voulait faire, avocat plaidant (…) C’est un accroc à l’adrénaline.”

Avant l’affaire Stormy Daniels, M. Avenatti avait déjà prouvé qu’il pouvait être redoutable dans les prêtoires.

L’an dernier, cet avocat aux yeux bleus acier et au crâne dégarni a notamment fait condamner le géant des produits d’hygiène Kimberly-Clark à une amende record de 454 millions de dollars, pour avoir fourni des vêtements de protection médicaux défectueux en pleine épidémie d’Ebola.

Pilote de course à ses heures – il termina 36e de l’édition 2015 des 24 Heures du Mans – il a aussi eu maille à partir avec plusieurs célébrités. Comme lorsqu’il a attaqué pour diffamation Paris Hilton au nom de l’actrice Zeta Graff, une affaire qui s’est terminée par un accord à l’amiable au montant resté confidentiel.

Le dossier Stormy Daniels n’est pas sa première bataille contre Trump.

Il avait déjà attaqué le magnat de l’immobilier au nom d’un de ses clients qui accusait le futur président de lui avoir volé le concept de l’émission de télé-réalité “The Apprentice”. En 2006, l’affaire s’était réglée à l’amiable pour un montant non précisé.

S’est-il emparé de l’affaire Daniels par soif de revanche politique, lui qui a travaillé dans sa jeunesse pour un cabinet de conseil politique pro-démocrate?

Il assure que non, et s’est fendu jeudi d’un communiqué soulignant qu’il n’était rémunéré par aucun groupe politique – uniquement par Stormy Daniels et des dons recueillis sur internet.

“Nous sommes dans une quête de la vérité”, a-t-il affirmé, et “nous ne sommes pas prêts de lâcher l’affaire”.

“Quels que soient les plans de l’équipe présidentielle, ils se leurrent s’ils croient pouvoir avoir Avenatti à l’intimidation ou à l’usure”, prédit Turley. “Il n’est pas du genre à se laisser intimider”.

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