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Migrants: le Mexique déploie des militaires à sa frontière avec le Guatemala

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Migrants: le Mexique déploie des militaires à sa frontière avec le Guatemala

Le Mexique a déployé des militaires le long de sa frontière avec le Guatemala à l’annonce de l’arrivée de la caravane de migrants honduriens qui traversent actuellement le Guatemala pour tenter de rejoindre les Etats-Unis, bravant les menaces d’arrestation du président guatémaltèque.

“Il y aura des centaines de membres des services de l’immigration, de la Garde nationale et des forces armées”, a déclaré vendredi Francisco Garduño, directeur de l’Institut national des migrations (INM). “Ils ne vont pas passer”, a-t-il assuré devant la presse, appelant les migrants à “respecter la loi sur l’immigration”.

“Ce n’est pas un crime de venir dans le pays mais cela doit se faire dans le respect total de la loi. Bienvenue à tous, mais dans l’ordre”, a-t-il lancé.

Plus tôt dans la matinée, le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador avait laissé entendre que cette caravane a été “formée” dans le but d’impliquer le Mexique dans la campagne présidentielle américaine.

“C’est très bizarre que cette caravane se mette en route à la veille de l’élection aux Etats-Unis (…) je n’ai pas tous les éléments mais je crois qu’il y a des indices (qui montrent) qu’elle s’est formée dans ce but”, avait-il déclaré.

Selon des images diffusées par des télévisions locales, des agents des services de l’immigration et des militaires patrouillent sur les rives du fleuve Suchiate, qui sépare le Mexique et le Guatemala et se jette dans l’océan Pacifique.

Et le point de passage sur le pont frontière Rodolfo Robles, menant à Ciudad Hidalgo, est fermé par une clôture.

Si environ 300 candidats au rêve américain ont toutefois décidé de rebrousser chemin après l’ordre d’arrestation et d’expulsion donné par le président du Guatemala, Alejandro Giammattei, la caravane de quelque 3.000 migrants honduriens poursuivait vendredi sa route à travers le Guatemala.

Par petits groupes dispersés, certains se dirigent vers la capitale Guatemala, pour ensuite atteindre le fleuve Suchiate (Sud), d’autres prenant la direction du Nord du pays, ont constaté les journalistes de l’AFP.

“Nous traiterons tous les gens avec respect, nous les guiderons et nous leur ferons connaître la loi sur l’immigration de notre pays”, a déclaré Vicente Sánchez, commandant de la zone militaire mexicaine de Tapachula (Sud).

L’annonce, jeudi soir, du président guatémaltèque “que soient arrêtés sur le territoire du Guatemala tous ceux qui sont entrés illégalement” dans le pays et soient “renvoyés à la frontière”, n’a pas refroidi la majeure partie des candidats à embrasser le rêve américain.

“Quoi qu’il arrive, nous allons continuer !”, a lancé provocateur Carlos, qui ne souhaite pas donner son nom de famille. “J’ai quitté le Honduras parce que la situation est mauvaise, il n’y a pas de travail, on nous disait qu’on allait être aidé, qu’on n’aurait pas besoin de partir (…) mais c’est la faim qu’on endure”, s’est-il indigné.

Angel Martinez, 19 ans, avait lui décidé de rentrer “car le voyage est très dur”. “Je marche depuis trois jours et au Guatemala, les policiers sont des canailles”, a-t-il expliqué à l’AFP au sein d’une file de migrants fatigués retournés au poste frontière de Corinto (Nord-Est du Honduras).

Quelques heures auparavant, avec des milliers d’autres migrants ils avaient tous pour partie forcé le passage à la frontière entre les deux pays.

La caravane s’est élancée dans la nuit de mercredi à jeudi de San Pedro Sula, deuxième ville du Honduras, à 180 km au Nord de Tegucigalpa, les candidats au voyage désirant fuir la pauvreté et la violence dans leur pays.

Comme lors de caravanes précédentes, les migrants ont invoqué le chômage, des services défaillants d’éducation et de santé, ainsi que la violence des gangs pour expliquer leur fuite. Raisons auxquelles s’ajoutent désormais les conséquences économiques et sociales du coronavirus.

Le Guatemala a rouvert le 18 septembre ses frontières maritimes, terrestres et aériennes, fermées pendant six mois en raison de la pandémie.

Vendredi, le pays comptait quelque 93.090 cas de coronavirus et 3.267 décès, selon le ministère de la Santé.

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