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Mission accomplie pour le robot Mascot sur son astéroïde

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Mission accomplie pour le robot Mascot sur son astéroïde

Le petit robot franco-allemand Mascot, qui s’est posé mercredi sur un astéroïde, a réussi sa mission, en travaillant plus de 17 heures pour analyser la composition du sol de ce corps rocheux primitif dans l’espoir de mieux comprendre la formation du système solaire.

“Ca y est, cela s’est fini vers 21H00” heure de Paris (19h00 GMT), “après plus de 17 heures de bons et loyaux services”, a annoncé à l’AFP Aurélie Moussi, cheffe du projet Mascot au Cnes, l’agence spatiale française.

Le robot-laboratoire, qui se trouve à plus de 300 millions de kilomètres de la Terre, “a plus que rempli sa mission et dépassé nos attentes. Les scientifiques vont maintenant s’atteler à analyser toute la moisson de données”, a-t-elle ajouté.

Les concepteurs du robot, de la taille d’une boîte à chaussures, attendaient des batteries une durée de vie de 12 à 15 heures, au grand maximum 16 heures. Elles ont donc fonctionné au-delà de leurs espérances.

Mascot, qui voyageait accroché à la sonde japonaise Hayabusa2, avait été largué par celle-ci à 1h57 GMT (3h57 heure de Paris) à 51 mètres seulement de la surface de l’astéroïde Ruygu.

Après une chute d’une dizaine de minutes, Mascot (Mobile Asteroid Surface Scout) s’est posé sur le sol très accidenté de l’astéroïde. Il a rebondi à la surface pendant environ dix minutes et s’est rapidement stabilisé.

Au départ, le robot de 10 kg n’était pas sur la bonne face. Ses instruments regardaient vers le ciel, alors qu’il fallait qu’ils soient tournés vers le sol pour fonctionner.

“En urgence, nous avons pris le risque de déplacer Mascot pour le forcer à bouger, afin qu’il se remette sur la bonne face”, a raconté Aurélie Moussi.

Cela a marché et Mascot a pu faire tourner correctement ses quatre instruments, notamment un microscope infrarouge hyperspectral pour analyser la composition minéralogique du sol.

Le rôle de Mascot est d’être un “éclaireur” pour la sonde Hayabusa2 chargée de collecter des échantillons du sol de l’astéroïde puis de les rapatrier sur Terre fin 2020. Un premier prélèvement est prévu fin octobre.

– Un petit frère à venir –

L’aventure a débuté le 3 décembre 2014 pour la sonde Hayabusa2, partie pour un long périple de 3,2 milliards de kilomètres et elle est loin d’être terminée pour elle.

Il lui a fallu exactement trois ans et dix mois pour parvenir à destination: en juin dernier, elle s’est finalement stabilisée à 20 kilomètres de Ryugu, astéroïde très ancien qui date de la formation du système solaire.

Conçu par le Cnes et l’agence spatiale allemande DLR, Mascot a rejoint deux micro-robots japonais Minerva, arrivés sur les lieux il y a une dizaine de jours et qui sautillent.

“Il est extrêmement important de recueillir des données directement de la surface de l’astéroïde, donc nous avons de grandes attentes”, avait souligné un des responsables du projet au sein de l’agence japonaise Jaxa, Makoto Yoshikawa, peu après l’atterrissage.

Le but ultime est de contribuer à enrichir les connaissances de notre environnement spatial “pour mieux comprendre l’apparition de la vie sur Terre”, selon la Jaxa.

En forme de diamant, très noir, Ryugu, qui mesure 900 m de long environ, est un astéroïde riche en carbone.

Dans les prochains jours, des photos de Mascot sur l’astéroïde devraient arriver sur Terre, via Hayabusa2. Mais il faudra attendre plus longtemps pour connaître l’apport scientifique du robot.

Mascot est en quelque sorte le petit frère du robot franco-allemand Philae, de la mission européenne Rosetta.

La famille va s’agrandir: les agences spatiales française et allemande leur préparent un autre petit frère. Le futur robot mobile doit participer à la mission japonaise MMX qui devrait aller explorer Phobos, l’une des lunes de Mars en 2024, a annoncé mercredi le Cnes.