La société des journalistes (SDJ) d’iTélé a jugé vendredi “inacceptable” l’arrivée à l’antenne de Jean-Marc Morandini, mis en examen pour “corruption de mineur aggravée”, lors de la production d’une websérie érotique, et a demandé à la direction de “revenir sur sa décision”.
La rédaction de la chaîne d’information du groupe Canal+, déjà échaudée par un plan d’économies drastiques, a appris “avec consternation” l’arrivée de l’animateur à partir du 19 octobre, pour réaliser une émission quotidienne sur les médias de 18H00 à 19H00, une tranche horaire clé.
De leur côté, les directions d’iTÉLÉ et Canal+ ont répondu que la SDJ d’iTÉLÉ, dans son communiqué, “met en cause le principe de la présomption d’innocence”, qu’elles-mêmes “continueront à appliquer”.
Il nous apparaît “inacceptable d’associer notre image à celle d’un producteur de série érotique sur le net”, estime la SDJ. “En respectant sa présomption d’innocence, il est évident que sa présence entachera l’image de la chaîne”, considère-t-elle.
“L’argument de la direction est de faire remonter les audiences. Il est d’un cynisme en complet décalage au vu de la gravité des faits qui sont reprochés” à Jean-Marc Morandini, ajoute la SDJ. “Que ferons-nous lors de la prochaine étape judiciaire pour rendre compte des faits? Le simple fait d’écrire ces lignes nous paraît à tous surréaliste”, concluent les journalistes.
Cette affaire aggrave encore le découragement de la rédaction d’iTÉLÉ, où la suppression des pigistes a nettement réduit le nombre de reportages. Une décision prise par Serge Nedjar, nouveau patron de la chaîne, nommé en mai par Vincent Bolloré, lui-même patron du groupe Canal+. Serge Nedjar a été chargé de redresser les comptes d’iTÉLÉ, qui a perdu 20 millions d’euros l’an dernier.
Après une grève de la rédaction fin juin, la direction a finalement supprimé une dizaine d’emplois au lieu de la cinquantaine envisagée, mais s’est séparée des pigistes réguliers, qui assuraient un bon tiers des reportages.
Source : AFP