Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a accusé vendredi Washington de « protéger » l’organisation djihadiste Front Fateh al-Cham (l’ex Front al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda) et de la considérer comme un « plan B » en cas de chute du régime syrien.
« Nous avons de plus en plus de raisons de croire que depuis le début, le plan (des États-Unis) était de protéger le Front al-Nosra et de le garder comme plan B pour le moment où viendrait le temps de changer le régime », a déclaré Sergueï Lavrov dans une interview diffusée par la chaîne de télévision britannique BBC World News.
« Ils ont promis de faire de la séparation entre l’opposition modérée et le Front al-Nosra leur priorité (…) Ils ne sont toujours pas capables, ou n’ont pas le désir, de le faire », a-t-il ajouté dans cette interview réalisée en anglais.
Cette séparation entre l’opposition modérée et le Front Fateh al-Cham est « la seule chose nécessaire » pour que l’accord russo-américain de cessez-le-feu soit mis en oeuvre, a poursuivi Sergueï Lavrov. « Si elle est soutenue par les États-Unis, pas sur le papier, mais dans la vraie vie, alors nous insisterons pour une cessation des hostilités », a-t-il dit.
Un cessez-le-feu, qui aurait pu mener Moscou et Washington à coordonner leurs frappes aériennes en Syrie, a volé en éclat le 19 septembre après avoir tenu seulement dix jours.
Source : AFP