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Municipales: Buzyn (LREM) se lance au pied levé à Paris, après l’affaire Griveaux

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Municipales: Buzyn (LREM) se lance au pied levé à Paris, après l’affaire Griveaux

“J’y vais, j’en ai envie”: Agnès Buzyn a annoncé dimanche sa candidature à la mairie de Paris, où il lui revient la délicate mission de porter les couleurs de LREM pour remplacer Benjamin Griveaux, retiré après la diffusion de vidéos intimes.

Selon des sources au sein du parti présidentiel, Mme Buzyn devrait quitter le gouvernement et être remplacée dans les prochaines heures au ministère de la Santé, une fois la candidature entérinée par les instances de LREM.

Dès lors qu’elle sera officiellement investie, Mme Buzyn assure qu’elle quittera ses “fonctions ministérielles tant le surcroît d’activité intense, notamment liée à la gestion du coronavirus, demande une implication totale”, dans une lettre d’intention.

“J’y vais pour gagner”, a ajouté auprès de l’AFP la nouvelle candidate, qui a été sollicitée pendant plusieurs jours par nombre de marcheurs et partenaires de la majorité présidentielle dans la bataille parisienne.

“J’aime Paris, je la connais, j’y suis née, j’y habite depuis toujours, et je pense avoir beaucoup à apporter à toutes celles et tous ceux qui, comme moi, y vivent au quotidien”, écrit-elle dans cette lettre d’intention.

Son investiture semble une formalité compte tenu de l’urgence pour le parti de la majorité présidentielle d’avoir un candidat, à un mois du premier tour prévu le 15 mars.

C’est un nouveau rebondissement majeur dans cette campagne qui n’en manque pas. Vendredi encore, Agnès Buzyn disait sur France Inter qu’elle ne “pourrait pas” être candidate en raison de son agenda “très chargé” et du “surcroît de travail” provoqué par la crise du coronavirus

Mais LREM peinait à trouver un plan B et dimanche midi encore, les alliés du MoDem, par la voix de Patrick Mignola, chef de file des députés centristes, réclamaient sur France 3 le “plan B comme Buzyn”, car elle ferait selon lui “une très bonne maire de Paris”.

A 58 ans, l’ancienne médecin et ex-présidente de l’institut national du cancer hérite d’une mission difficile. Avant même son retrait spectaculaire vendredi, Benjamin Griveaux était troisième dans les sondages, derrière la maire socialiste sortante Anne Hidalgo et la candidate LR Rachida Dati.

Les marcheurs souhaitaient donc une solution la plus rapide possible dans une séquence municipale globalement compliquée, et alors que le débat agité sur les retraites démarre dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale lundi.

– “Pas un second couteau” –

Les réunions se sont succédé tout le week-end pour déterminer ce fameux plan B, avec de nombreux noms dans les tuyaux.

Samedi, le délégué général du mouvement LREM Stanislas Guerini a rencontré le dissident Cédric Villani. Mais pas pour une alliance immédiate mais plutôt en vue du deuxième tour, selon des sources concordantes. Le candidat dissident avait été exclu fin janvier de LREM pour s’être maintenu face à Griveaux malgré la demande pressante d’Emmanuel Macron.

Face à la pénurie de candidats de consensus, d’autres marcheurs avaient incité Stanislas Guerini à prendre lui-même la tête de la bataille. Autres noms qui étaient cités: celui de l’ex-secrétaire d’Etat au numérique Mounir Mahjoubi qui s’était dit “disponible”, ou encore le porte-parole du groupe LREM au Sénat Julien Bargeton et son homologue à l’Assemblée Sylvain Maillard.

Mais les cadres de La République en Marche désiraient un poids lourd. “On ne peut pas se contenter d’un second couteau qui ne fasse pas l’unanimité”, disait l’un d’eux.

C’est donc une ministre qui se lance, souvent présentée comme représentante de la “fibre sociale” du gouvernement.

Son départ du ministère de la Santé interviendrait alors que les dossiers sont nombreux sur son bureau, entre la crise du coronavirus, la situation de l’hôpital public, et le débat parlementaire sur les retraites à l’Assemblée, où elle devait tenir le banc du gouvernement, aux côtés du secrétaire d’Etat Laurent Pietraszewski.

Mais il y avait urgence après l’affaire Griveaux, qui connaît ces dernières heures de nouveaux développements.

Les diffuseurs présumés des vidéos intimes, l’artiste russe Piotr Pavlenski et sa compagne Alexandra de Taddeo, sont tous deux en garde à vue pour “atteinte à l’intimité de la vie privée” et “diffusion sans l’accord de la personne d’images à caractère sexuel”, dans le cadre de l’enquête ouverte samedi à la suite du dépôt d’une plainte contre X de M. Griveaux.

Piotr Pavlenski, qui a revendiqué la diffusion de ces vidéos, avait été placé en garde à vue samedi après-midi dans un autre dossier portant sur des violences commises le soir du 31 décembre. Celle-ci a été suspendue dimanche et une seconde garde à vue a démarré pour l’interroger sur l’affaire Griveaux. Au total, il ne peut pas rester plus de 48h en garde à vue, soit jusqu’à lundi après-midi.

Selon une source proche du dossier, c’est sa compagne, en garde à vue depuis samedi soir, qui aurait été au départ la destinataire des vidéos incriminées.

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