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Municipales de 2020: un maire sur deux envisage de ne pas se représenter

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Municipales de 2020: un maire sur deux envisage de ne pas se représenter

Les maires de France ont le blues. D’après une enquête de l’Observatoire de la démocratie de proximité publiée jeudi en partenariat avec le Cevipof de Sciences-Po et l’Association des maires de France (AMF), un maire sur deux ne souhaite pas se représenter aux municipales de 2020, notamment dans les petites communes. Au total, cette étude a été menée auprès de 35.357 élus. 20% des maires interrogés ont répondu au moins partiellement au questionnaire qui leur a été soumis. 

Entre “résignation et incertitude”, 49% des maires sortants interrogés disent vouloir “abandonner tout mandat électif”. En 2014, 40% des maires avaient effectivement été renouvelés aux municipales. Si un tel renouvellement traduirait “une vitalité de la démocratie”, il “met aussi en exergue  une certaine crise des vocations”, selon cette enquête, à quelques jours du congrès des maires qui se tient du 19 au 22 novembre. Emmanuel Macron ne s’y rendra pas mais s’exprimera la veille à l’Elysée, devant le bureau de l’AMF et plusieurs centaines de maires.

L’âge est un élément déterminant

De fortes disparités apparaissent toutefois selon la taille des communes. Ainsi, si 55% des maires des communes de moins de 500 habitants envisagent d’abandonner leur mandat, ils ne sont que 28% dans les communes de 5.000 à 10.000 habitants et 9% dans celles de plus de 30.000. Les raisons multiples de cette tendance traduisent “une forme de résignation des maires contenue par un sens du devoir”, souligne l’enquête.

L’âge du maire est un élément déterminant dans la décision d’abandonner tout mandat. Et deux explications reviennent: 71% d’entre eux mettent en avant leur souhait de privilégier leur vie professionnelle et familiale et 52% estiment avoir rempli leur devoir civique.

Des “difficultés à satisfaire les demandes” de leurs administrés

Ce dernier sentiment “ne traduit pas à proprement parler un malaise, mais au contraire un signe de bon fonctionnement de la démocratie locale”. Plus d’un tiers des maires (33,9%) invoquent le manque de moyens financiers pour assumer leur fonction et 14,8% le manque de personnels.

“De manière plus alarmante”, 36% des maires expliquent avoir “de plus en plus de difficultés à satisfaire les demandes de leurs administrés”. Le lien entre l’élu et la population est ainsi de plus en plus perçu “comme une relation entre citoyen ‘contribuable’ et maire ‘fournisseur de services'”.

“Le comportement des administrés a changé, ils sont devenus des consommateurs et n’acceptent aucune contrainte”, déplore par exemple le maire d’une commune de 11.000 habitants cité par Martial Foucault, le directeur du Cevipof, dans Le Monde.

Nombre de maires expriment enfin leur sentiment d’être dépossédés de leur capacité d’action au sein des intercommunalités. 15,3% des répondants disent aussi avoir “le sentiment d’être inutile(s)”.

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