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NASH : le microbiote intestinal jouerait un rôle dans la maladie du foie gras

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NASH : le microbiote intestinal jouerait un rôle dans la maladie du foie gras

Des chercheurs français, anglais et italiens ont découvert qu’un mauvais microbiote intestinal favorisait le développement de la stéatose hépatique non alcoolique (NASH), ou maladie du foie gras, chez les personnes obèses.

La stéatose hépatique non alcoolique (NASH) touche 20 % des adultes en France et 1 adulte sur 3 dans le monde. On l’appelle également la ” maladie du soda “ ou encore ” maladie du foie gras “. Dans une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Medicine, des chercheurs français de l’INSERM, de l’Imperial College de Londres et de l’Université Tor Vergata de Rome, montrent comment certaines bactéries intestinales provoquent l’accumulation de graisses dans le foie et jouent un rôle majeur dans cette maladie.

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La stéatose hépatique est très souvent observée chez des personnes obèses ou diabétiques. C’est pourquoi les chercheurs ont réuni les données de deux grandes cohortes de 800 hommes et femmes souffrant d’obésité. Ils ont gardé les cas où la présence d’un ” foie gras ” était avérée. Dans un sous-groupe plus réduit de femmes obèse (environ une centaine) des analyses moléculaires ont pu être réalisées à partir de biopsies du foie, de prélèvements d’urine, de plasma et de selles. Le but étant de repérer le chemin biologique par lequel l’insuffisance hépatique se déclarait et de repérer des marqueurs permettant de prédire les risques qu’elle se développe chez les personnes obèses. Comme il est avéré qu’un mauvais microbiote intestinal peut favoriser le diabète et l’obésité, les chercheurs ont voulu savoir s’il pouvait également jouer un rôle dans l’apparition de la maladie du foie gras.

Une diversité microbienne réduite

Les scientifiques ont fait deux constats. Premièrement, plus la maladie progresse, plus la diversité des gènes microbiens retrouvés diminue ; ce qui suggère une réduction de la composition du microbiote avant même que les premiers symptômes n’apparaissent. Deuxièmement, ils ont découvert que l’acide phénylacétique, un des composés spécifiques du microbiote, accentue l’accumulation de graisses dans le foie. À la suite de quoi, les chercheurs ont poursuivi leurs travaux chez l’animal et sur des cellules du foie humain.

Ils ont observé d’une part que, lorsqu’ils transféraient le microbiote de donneurs humains malades à des souris, ces dernières voyaient leur taux de graisse dans le foie augmenter drastiquement. D’autre part, après l’administration d’acide phénylacétique à des souris, la graisse s’accumulait également dans leur foie. Cela montre bien que le microbiote à un réel effet sur la stéatose hépatique non alcoolique.

Aujourd’hui, il n’existe pas de médicament pour combattre ces altérations hépatiques. Les seules solutions résident dans un contrôle strict du régime alimentaire et, dans les cas les plus extrêmes, consistent à proposer une greffe de foie. Les chercheurs espèrent que cette étude permettra d’aboutir au développement d’une nouvelle génération de probiotiques ainsi qu’une stratégie pharmacologique afin de contrer les mécanismes bactériens responsables de la maladie du foie gras.

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