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Neuvième jour de grève dans les transports, les syndicats conviés à Matignon

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Neuvième jour de grève dans les transports, les syndicats conviés à Matignon

Comment sortir de l’impasse ? Pour son neuvième jour, la grève dans les transports ne présente pas de signes d’essoufflement mais le Premier ministre tente de désamorcer son élargissement en invitant les partenaires sociaux la semaine prochaine pour discuter de sa réforme des retraites.

Pour les usagers franciliens, les journées se suivent et se ressemblent avec toujours neuf lignes de métro fermées et près de 50% des bus en circulation, selon la RATP vendredi matin.

Un RER B sur trois circulait et un RER A sur deux était prévu, mais un accident voyageur interrompait vers 07H00 le service entre les stations parisiennes de Nation et Auber.

Du côté de la SNCF, le trafic était conforme aux prévisions de la veille avec un quart des TGV en circulation et la même proportion en moyenne de Transilien et d’Intercités. Quatre TER sur 10 sont par ailleurs assurées, essentiellement grâce à des bus.

Quant au trafic routier en Ile-de-France, avec 316 kilomètres de bouchons vers 07H40, il était toujours exceptionnellement dense.

Face à la menace d’un blocage qui pourrait durer jusqu’à Noël et après la présentation de sa réforme pour créer un système de retraite universelle par points, le Premier ministre Édouard Philippe a convié les organisations syndicales et patronales pour un “cycle de réunions”.

Il a souhaité que cette concertation démarre “le plus tôt possible la semaine prochaine”.

“Ma porte est ouverte et ma main est tendue”, a insisté le Premier ministre jeudi à l’adresse notamment de Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, furieux de sa décision d’imposer une mesure d’âge dans la réforme.

“Je suis prêt à discuter, évidemment qu’on va discuter”, avait déclaré le leader du premier syndicat français jeudi matin, après avoir réagi très vivement à la mise en place d’un “âge d’équilibre” à 64 ans. Celui-ci revient à allonger la durée de cotisation puisque en dessous de ce seuil, les retraités ne toucheront pas leur pension à taux plein, afin de faire des économies et de réduire le déficit éventuel du régime.

Mais, a relevé celui qui avait prévenu qu’il s’agissait pour la CFDT d’une “une ligne rouge”: “vouloir être constructif, ça ne veut pas dire se laisser marcher dessus”.

– Pas de trêve des confiseurs –

La concertation visera à “continuer à améliorer le projet porté par le gouvernement”, a expliqué Matignon.

De même source, on a évoqué “une série de thèmes”: “la mise en place du minimum de pension, la pénibilité, la retraite progressive et l’accompagnement des transitions vers le système universel”.

Il s’agit très exactement des revendications de la CFDT, la CFTC, l’Unsa et des étudiants de la Fage qui ont appelé à rejoindre la manifestation de mardi 17 décembre alors même que ces organisations sont favorables à la création d’un système de retraites universel par points.

L’initiative de cette journée de manifestations revient à l’intersyndicale CGT-FO-Solidaires-FSU et des organisations de jeunesse à l’origine de la mobilisation depuis le 5 décembre. Eux ont appelé à la grève illimitée et demandent le retrait pur et simple de la réforme.

Vendredi, les syndicats enseignants sont reçus par le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer qui doit également participer dans la soirée à Nancy avec Édouard Philippe à un débat sur les retraites avec des profs. Très présents dans les cortèges, ces derniers craignent de perdre une grosse partie de leur pension de retraite avec la réforme.

Dans le même temps, la grève dans les transports ne connaîtra aucune trêve, pas même celle dite des “confiseurs” pour les fêtes de fin d’année. La CGT-Cheminots a annoncé que le blocage continuera “sauf si le gouvernement revient à la raison” en retirant son projet.

Une déclaration jugée “irresponsable” par la ministre de la Transition énergétique Élisabeth Borne. “Ce n’est pas ce qu’on peut attendre de syndicalistes qui disent défendre le service public”, a-t-elle ajouté.

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