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Non, les jeunes filles vaccinées contre le HVP n’ont pas des comportements sexuels à risque

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Non, les jeunes filles vaccinées contre le HVP n’ont pas des comportements sexuels à risque

Certains parents craignent que le vaccin contre le papillomavirus n’incite leur fille à commencer une vie sexuelle plus tôt, et de façon non protégée. Selon une étude menée au Canada, ce n’est pas le cas. 

Le papillomavirus humain (HVP) est l’infection transmissible sexuellement la plus diagnostiquée dans le monde, et est responsable de 70 % des cancers du col de l’utérus. De larges programmes nationaux de vaccination ont été mis en œuvre dans de nombreux pays, comme en Australie où le cancer du col utérin devrait être classé comme maladie rare d’ici deux ans. Mais les croyances négatives autour du vaccin subsistent, si bien que certains parents hésitent à faire vacciner leur adolescente. Ils s’inquiètent notamment du fait que la vaccination anti-HPV à un jeune âge encouragerait les comportements sexuels à risque.

Le nouveau vaccin Gardasil 9 protégerait contre 90 % des cancers du col de l’utérus liés aux HPV. Les jeunes filles vaccinées, libérées d’un risque, pourraient ainsi avoir des rapports sexuels plus tôt ou non protégés. Ce n’est pourtant pas le cas, démontre une étude publiée le 15 octobre dans le Canadian Medical Association Journal. « Nous pouvons affirmer que le vaccin HPV n’augmente pas les comportements à risque chez les adolescents », explique Elizabeth Saewyc, l’une des auteurs de l’étude.

Une diminution des rapports sexuels précoces

En 2008, un programme de vaccination contre le HPV en milieu scolaire a été mis en place en Colombie-Britannique (Canada). Les chercheurs se sont appuyés sur une enquête menée dans ces écoles, qui saisissait les indicateurs de santé physique et émotionnelle des adolescents. Ils ont ainsi analysé les données en matière de comportements sexuels et leurs facteurs de risque de 298 265 filles identifiées comme hétérosexuelles, âgées de 12 à 18 ans. Les données ont été examinées pour trois dates différentes : 2003, 2008 (date d’introduction de la campagne de vaccination) et 2013.

Résultat ?  La proportion de filles qui a déclaré avoir déjà eu des rapports sexuels a diminué de 21,3 % en 2003 à 18,3 % en 2013. Parmi les jeunes sexuellement actives, l’utilisation de contraceptifs et de préservatifs a augmenté, tandis que les taux de grossesse ont diminué ; 9 % de plus prenaient la pilule en 2013. Selon les chercheurs, il n’existerait donc pas d’association entre la vaccination contre le HPV et les comportements sexuels à risque. Un lien qui avait pourtant déjà été réfuté dans une précédente étude de 2014.

Les doutes persistent toujours autour du vaccin contre le cancer du col de l’utérus, malgré les publications sur le sujet. Il faut néanmoins rappeler que si la vaccination est importante, elle ne protège pas contre tous les types de papillomavirus. Les frottis de dépistage restent donc nécessaires.

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