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Nouveau coronavirus: les premiers rapatriés confinés dans un centre de vacances

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Nouveau coronavirus: les premiers rapatriés confinés dans un centre de vacances

Parties de Wuhan une quinzaine d’heures plus tôt pour fuir le coronavirus, quelque 180 personnes, en majorité françaises, sont arrivées vendredi après-midi dans le centre de vacances de la station balnéaire de Carry-le-Rouet, près de Marseille, où ils vont rester confinés deux semaines.

Après leur départ de l’épicentre de l’épidémie de nouveau coronavirus, les passagers – dont trois journalistes de l’AFP – ont applaudi à l’atterrissage de leur appareil sur le sol français, à Istres, peu avant 12H30. Vers 15H30, le premier des bus qui les transportaient est entré dans la résidence où ils vont être placés en quarantaine.

Un des passagers qui présentait “des symptômes” d’une infection au coronavirus dans l’avion a été transféré dès l’atterrissage à l’hôpital de la Timone à Marseille, a annoncé la ministre de la Santé Agnès Buzyn, lors d’une conférence de presse à l’aéroport de Marignane. En France, six cas d’infection ont pour l’instant été détectés par les autorités.

A leur arrivée sur la base militaire d’Istres (Bouches-du-Rhône), les passagers, en majorité des Français, et quelques étrangers, dont des conjoints chinois de Français, avaient été accueillis sur le tarmac par Mme Buzyn. A une dizaine de mètres d’eux, derrière un ruban, elle a assuré qu’elle aurait aimé leur serrer la main, mais que les circonstances l’en empêchaient.

– “Soulagement” –

“Nous nous sommes assurés que les conditions d’accueil à Wuhan… à Carry-le-Rouet, seront à la hauteur de votre soulagement”, leur a déclaré la ministre, son lapsus suscitant quelques rires. “Tous les Français vous attendent (…) Reposez-vous, bon retour sur le sol français”, leur a-t-elle lancé.

La ministre a aussi précisé que les visites extérieures seraient interdites lors de leur confinement dans le centre de vacances mais qu’ils pourraient recevoir des colis.

“Nos concitoyens sont arrivés sur le sol français, c’est un soulagement pour nous et eux. Ils sont heureux de retrouver le sol français, ils se sentent en sécurité je pense”, a ensuite déclaré la ministre à la presse.

Un deuxième avion, un A380, doit ramener de Wuhan d’autres Français, s’il y en a qui ont “des regrets” de ne pas avoir pris le premier vol, “et des ressortissants de l’Union européenne, voire au-delà”, a-t-elle précisé.

Cet appareil, affreté par le gouvernement français mais parti du Portugal, faisait escale vendredi après-midi à Paris pour récupérer une équipe médicale.

A Carry-le-Rouet, le Club Vacanciel, entouré d’une grande pinède, est situé dans une calanque accessible uniquement par une étroite impasse interdite par de la petite station balnéaire de 5.800 habitants, à une trentaine de kilomètres de Marseille.

Environ 80 réservistes sanitaires, “se relayant par équipes”, seront mobilisés dans le centre, “pour une durée de deux semaines renouvelable une fois”, précise un arrêté publié dans la nuit de jeudi à vendredi.

La Croix-Rouge, qui mobilise environ 100 bénévoles et salariés, va y assurer la distribution des repas, confectionnés par un préparateur extérieur, a précisé à l’AFP son directeur général Jean-Christophe Combe. Les membres de la Croix-Rouge joueront aussi le rôle d’une conciergerie pour faire des courses pour les rapatriés, et proposeront des animations, notamment pour les enfants –une cinquantaine, dont quelques bébés– si leur situation médicale le permet.

– “Carrynovirus” –

Pendant leur période d’isolement, les rapatriés vont faire l’objet d’une surveillance médicale pour s’assurer qu’ils ne sont pas contaminées par le virus.

Des mesures qui ne rassuraient pas vendredi tous les habitants de Carry-le-Rouet. A deux jours du début du festival des “oursinades”, qui selon lui représentent “1/3 du chiffre d’affaires des commerçants”, Cédric Gleyot, en balade sur le bord de mer, peste: “Maintenant c’est le +carrynovirus+!”.

À ses côtés, son ami qui habite dans une ruelle juste en dessous du centre de vacances, est plus virulent: “Des gens vont être au contact avec eux pour la nourriture, les poubelles. On nous dit qu’on craint rien, mais ils n’en savent rien”.

En France, et en dehors du cas suspect d’un des rapatriés de vendredi, le sixième cas d’infection au nouveau coronavirus avait été annoncé par les autorités jeudi, celui d’un médecin libéral contaminé en France par une personne ensuite rentrée en Chine, où elle a déclaré la maladie.

Hormis la Chine, ces cas de contagion directe entre humains ont déjà été observés au Vietnam, en Allemagne, au Japon et aux Etats-Unis.

Pour l’heure, le nombre de patients contaminés est monté à près de 10.000 en Chine continentale (hors Hong Kong) et 213 patients sont morts. Une centaine de malades ont été répertoriés dans une vingtaine d’autres pays et aucun patient n’est mort hors de Chine.

La compagnie Air France a suspendu tous ses vols réguliers à destination et en provenance de Chine continentale jusqu’au 9 février. Le défilé du Nouvel An chinois prévu dimanche à Paris a été reporté au printemps.

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